Appel aux adhérents et sympathisants LPO : vous pouvez contribuer à mieux encadrer la pratique de la chasse !

Pour cela, donnez votre avis jusqu’au 15 janvier sur le projet de schéma départemental de gestion cynégétique (SDGC) en Maine-et-Loire pour 2023-2028.

© Grégoire Duffez – Tourterelle des bois

Ce projet, rédigé et proposé par la Fédération départementale de chasse, est en effet actuellement en consultation publique. Le préfet recueille ainsi l’avis du public avant de prendre l’arrêté qui officialisera ce schéma : toute personne peut donc donner son avis.

Le SDGC est un document établi pour une période de six ans renouvelables, qui vise à encadrer toutes les activités cynégétiques dans le département. Ceci englobe aussi bien la gestion des espèces et des milieux que la sécurité à la chasse ou encore la communication des organisations de chasseurs vers le public. Le deuxième schéma départemental de gestion cynégétique (SDGC) de Maine-et-Loire est arrivé à échéance le 30 décembre 2022.

Lien internet vers le site de la Préfecture pour télécharger le SDGC : https://www.maine-et-loire.gouv.fr/chasse-r2105.html

Le document est volumineux, mais vous pouvez cependant émettre un avis de façon simple et rapide en vous appuyant sur notre analyse du projet, détaillée ci-dessous.

Envoyez votre avis par courriel à fcer.seeb.ddt-49@equipement-agriculture.gouv.fr en vous inspirant de nos remarques tout en les personnalisant (ne recopiez pas directement tel quel lavis LPO).  Précisez en objet du mail : consultation du public « Avis sur le SDGC Maine-et-Loire » et mettez anjou.accueil@lpo.fr en copie (cachée ou non).

La LPO Anjou formule pour sa part un avis défavorable à cette version du SDGC, en demandant (au minimum) les révisions suivantes de ce projet :

Préservation des espèces

Il faut demander le retrait de la Tourterelle des bois de la liste des espèces chassables, dont elle ne fait plus partie au plan réglementaire car considérée comme vulnérable.

Il faut également demander le retrait de toutes les espèces chassables ayant un statut supérieur à préoccupation mineure comme l’Alouette, la Bécassine, le Vanneau huppé, la Perdrix grise, la Belette, le Lapin de garenne, le Putois, la Martre…

Demandez l’arrêt de la vénerie sous terre, pratique cruelle. En outre, le code de l’environnement interdit de détruire les portées de blaireaux ; or dans nos régions les petits blaireaux cherchent leur nourriture de façon indépendante seulement après juillet, le déterrage après la mi-mai n’est donc pas conforme à la législation.

Préservation des espaces

Dans les zones naturelles ou préservées (Natura 2000, ENS, ZNIEFF, etc.) il faut au minimum ne pas nourrir et élever les sangliers à moins de 500 m à la ronde, et y stopper la chasse des oiseaux.

Élevage du sanglier

Le nourrissage doit être réellement interdit. Il a pour conséquence des surpopulations qui détruisent les oiseaux nichant au sol. L’agrainage de « fixation » n’est pas autorisé par le code de l’environnement.

Le nourrissage des oiseaux d’eau ainsi que leur tir sur les lieux de nourrissage doivent être prohibés.

Nourrir des oiseaux d’eau pour pouvoir mieux les tirer est parfois détourné pour nourrir les sangliers. En outre, ces pratiques aggravent la pollution des eaux.

La sécurité du public

Elle est très peu prise en compte dans le projet, qui se limite à rappeler la réglementation et les règles de bon sens. Promeneurs en quête de nature, photographes animaliers, sportifs, cyclistes… sont totalement oubliés.

Il faut notamment prévoir des mesures dans les secteurs à forte présence du public (secteurs touristiques…) et leurs alentours.

Le tir en direction des sentiers de randonnée et des chemins forestiers doit être ajouté aux interdictions actuelles.

Une interdiction de consommation d’alcool plusieurs heures avant et pendant la chasse doit figurer parmi les obligations. Enfin, pour garantir un peu de quiétude à la faune sauvage et aux autres usagers de la nature, et en réponse au souhait de la très grande majorité des Français (81 % selon un sondage IPSOS/OneVoice 2022), la LPO demande à l’échelle nationale l’instauration de 2 jours sans chasse dont le dimanche. En attendant, et en conformité avec la latitude dont dispose chaque préfet de département, la LPO Anjou souhaite que le SDGC de Maine-et-Loire intègre l’interdiction de la chasse le dimanche.