Une nouvelle animation sur le changement climatique dans les BVA

Pions de la maquette BVA © LPO Anjou.

Que sont les BVA ?

Les Basses Vallées Angevines (BVA) constituent un ensemble de plus de 9 000 hectares sur le bassin-versant de la Maine. Composé majoritairement de prairies, ce territoire s’étend sur 33 communes. La richesse écologique du site fait l’objet de nombreux classements tels que Natura 2000 ou encore RAMSAR. Il est important de sensibiliser les enfants pour qu’ils développent une conscience citoyenne et environnementale et qu’ils deviennent les ambassadeurs de ce territoire remarquable.

Un programme pédagogique pour découvrir les BVA

Ce programme pour les classes de CM1 et CM2 de l’agglomération, financé par Angers Loire Métropole, regroupe plusieurs acteurs du territoire. Il se veut un moyen d’appréhender le territoire des BVA de façon globale et cohérente. Pour avoir le détail de toutes les animations scolaires proposées par la LPO Anjou, rendez-vous sur notre page Animations scolaires.

Des enfants expérimentent la maquette des BVA © LPO Anjou

Nouvelle animation sur l’impact du changement climatique

Manon Bachelet, volontaire en service civique sur l’accompagnement des démarches de sensibilisation et d’éducation à l’environnement, a mis en place une nouvelle animation sur l’impact du changement climatique dans les BVA. Elle a travaillé sur le déroulé et les supports pédagogiques pour mettre en place cette animation. Le but est de proposer aux enfants du cycle 3, une animation sur les causes et conséquences du changement climatique sur les milieux et, plus précisément, sur les BVA.

Avec l’aide de son tuteur, Théophile, chargé de missions en EEDD à la LPO Anjou, et de plusieurs bénévoles, elle a organisé une séance fin avril pour évoquer plusieurs idées et mettre en place l’animation. Son projet, presque achevé, Manon a proposé, ce mercredi 12 juillet, aux volontaires en service civique, stagiaires, salarié.e.s et bénévoles de participer à une nouvelle séance pour avoir des éventuels retours, afin de perfectionner son animation.

Manon Bachelet nous présente sa nouvelle animation © LPO Anjou.

Présentation de l’animation

Après la présentation de l’animateur, une introduction sur les BVA est expliquée aux enfants grâce à la maquette. Une fois le contexte général de cette zone humide décrit, les enfants, répartis en 6 groupes, devront compléter un puzzle sur l’impact du changement climatique dans les BVA (des causes humaines jusqu’au conséquences futures sur le milieu et les espèces). Après une correction, chaque groupe aménagera la maquette des BVA en fonction des conséquences du changement climatique. L’animateur simulera une crue tardive sur la maquette pour montrer les désastres du changement climatique. Pour finir, les élèves proposeront des écogestes en vue de protéger ce milieu si fragile et si particulier.

L’animation, n’étant pas encore finalisée, pourra changer jusqu’à son lancement officiel.

Prototype du puzzle © LPO Anjou.

Lancement

Un test en situation réelle se déroulera en septembre avec une classe, et son lancement officiel est prévu en janvier 2024. Nous vous tiendrons au courant de l’avancé de ce projet sur nos réseaux !

Un grand merci à Manon Bachelet pour la création de cette nouvelle animation ! Merci également aux bénévoles et à l’équipe LPO pour leur contribution et à Angers Loire Métropole pour le financement de ce programme pédagogique.

Visite du Refuge LPO de l’association des Croqueurs de pommes de l’Anjou

Le samedi 1er juillet, malgré le temps menaçant, 12 personnes, dont 2 enfants, ont participé à la matinée d’observation des oiseaux présents dans et autour du verger conservatoire des Croqueurs de pommes de l’Anjou, maintenant Refuge LPO. Elle était coanimée par deux adhérents des Croqueurs de pommes mais aussi de la LPO Anjou.

Observation des oiseaux © Association des Croqueurs de pomme de l’Anjou.

Après une rapide présentation du verger et la traversée des espaces où sont présentes près de 630 variétés de pommes et poires, le groupe s’est dirigé vers le bois voisin afin d’y observer, notamment, un Pic épeiche et un couple d’Orites (Mésanges) à longue queue et d’y entendre Pinson des arbres, Pouillot véloce et autres Fauvette à tête noire ou mésanges. Par contre, et malheureusement, aucun moineau en vue.

Le parcours a ensuite mené le groupe vers la pépinière du verger, large espace pour observer l’activité des abeilles des deux ruches mais aussi le ballet des deux Faucons crécerelles, des nombreux Pigeons, Martinets et Corneilles.

Aucune activité n’a été observée autour des 23 nichoirs installés dans les haies qui bordent le verger, les petits étant maintenant partis vers d’autres cieux.

Au total, cette sortie a permis la découverte du verger ainsi que l’observation et l’écoute d’une quinzaine d’espèces différentes d’oiseaux, signe d’une biodiversité riche, même à proximité d’une zone urbaine et d’une route passante.

D’autres sorties seront proposées aux habitants de la commune de Saint-Sylvain-d’Anjou et aux adhérents de l’association des Croqueurs de pommes dans les mois à venir.

Information à venir sur le site des Croqueurs de pommes de l’Anjou.

Résultats des suivis printaniers 2023 de la Champagne de Méron

Voici les premiers résultats du printemps 2023 de la Champagne de Méron (Montreuil-Bellay), classée site Natura 2000. Alors que la chaleur estivale s’installe, l’équipe saumuroise réalise les derniers suivis de la saison de reproduction… et les premiers résultats sont très positifs !

Côté Outardes, 20 mâles chanteurs ont été recensés lors des deux premiers comptages concertés des 26 avril et 17 mai : c’est deux de plus que l’année dernière, déjà on progresse. Autre bonne nouvelle, des individus ont été retrouvés sur deux secteurs que nous pensions désertés… Merci à tous les bénévoles et agriculteurs qui prennent part aux différents suivis !

Concernant les autres espèces prioritaires du site, les effectifs sont similaires à 2022 avec au moins 50 couples d’Œdicnèmes criards, 2 de Courlis cendrés et 3 de Pies-grièches écorcheurs. Le retour de la Gorgebleue à miroir est également confirmé, avec, comme l’année dernière, deux mâles chanteurs recensés !

Enfin, Busards cendrés, Circaètes Jean-le-Blanc et Busards Saint-Martin sont toujours régulièrement observés en chasse au-dessus des jachères de la Champagne.

Gorgebleue à miroir © Y. Guenescheau.

Le rythme des suivis ralentira cet été et les prochains comptages concertés auront lieu à la période des rassemblements post-nuptiaux… On se retrouvera toutefois la dernière semaine de juillet pour une prospection collective à la recherche des indices de nidification !

À bientôt sur le terrain !

Contacts et informations

Vous pouvez contacter l’accueil de l’antenne LPO Saumur : 02 41 67 18 18.

Vous pouvez également envoyer un mail à Axelle Denis, chargée de mission biodiversité, référente site Natura 2000 Méron ou Alexis Genuy, chargé d’études biodiversité.

Retour sur l’Écolo Big Day 2023

Les 3 et 4 juin derniers s’est déroulé notre fameux événement : l’Écolo Big Day.

Quand 2 équipes (Les Sylvidés et Les Barges) se croisent par pur hasard en forêt de Milly !

Le principe était simple : en équipe, contacter un maximum d’espèces d’oiseaux sur une durée de 24 h. De plus, uniquement les modes de déplacements « verts » étaient autorisés : vélo, marche, transports en commun, etc.

6 équipes regroupant 29 participants ont concouru lors de cette édition 2023 et ont permis de contacter 140 espèces d’oiseaux entre le démarrage samedi 3 juin à 10 h tapantes et la fin le lendemain à 10 h.

De belles observations !

Certaines raretés locales ont pu être observées : Échasse blanche, Élanion blanc, Fauvette pitchou, Guêpier d’Europe, Nette rousse, Outarde canepetière, Pouillots de Bonelli et siffleur. Une belle trouvaille également pour une équipe de sacrés veinards qui a eu la chance de tomber, en plein cœur des Basses Vallées Angevines, sur le chanteur de Rousserolle verderolle au petit lever du jour.

Les gagnants

Avec 120 espèces contactées, l’équipe des Barges remporte le classement du nombre d’espèces, devant l’équipe des Sylvidés (108 espèces). Toutefois, avec environ 160 kilomètres parcourus à vélo durant le week-end, le classement en termes d’efficacité (0,75 espèce/km) laisse « à désirer »… Et c’est là que l’équipe des enfants du Club des Jeunes naturalistes de Chalonnes tire son épingle du jeu : avec 33 espèces contactées sur un parcours tout en sobriété d’environ 6 kilomètres effectués à pied, il écrase toute concurrence et affiche une moyenne de 5,5 espèces/km !

Retour en images de l’Écolo Big Day

Un grand merci encore à toutes les équipes participantes (Les Barges, Le CJN de Chalonnes, Les Couraulis, Les Hérons Patapon, Les Li-geai-riens et Les Sylvidés).

On se dit à l’année prochaine !

Aire terrestre éducative de l’école Voltaire

Échange entre l’école Voltaire et l’école Les Goganes sur leurs ATE.

Que sont les « aires terrestres éducatives » (ATE) ?

Une aire terrestre éducative est une zone terrestre de petite taille (parc urbain, friche, zone humide, forêt, rivière, etc.) qui devient le support d’un projet pédagogique de connaissance et de préservation de l’environnement pour des élèves du CM1 à la 3e, accompagnés de leur enseignant et de leur référent (un acteur de la sphère de l’éducation à l’environnement). C’est l’occasion pour eux de découvrir leur territoire et ses acteurs dans le cadre d’un projet d’éducation à l’environnement durant lequel ils développent les compétences du programme scolaire. Les élèves se réunissent sous la forme d’un « conseil de la Terre » et prennent toutes les décisions concernant leur aire éducative. Ce projet éco-citoyen s’inscrit pleinement dans la dynamique de l’enseignement scolaire.

Les objectifs

  • Former les plus jeunes à l’éco-citoyenneté et au développement durable ;
  • Reconnecter les élèves à la nature et à leur territoire ;
  • Favoriser le dialogue entre les élèves et les acteurs de la nature.

Le rôle de la LPO

Notre rôle est d’accompagner des classes durant plusieurs séances pour leur projet d’ATE.

L’ATE de l’école Voltaire

Depuis 3 ans, dans le cadre de l’aire terrestre éducative, les 20 élèves de CM1/CM2 de Julien Maussion de l’école Voltaire du quartier Monplaisir à Angers, ont mis en place des actions de préservation de la nature sur leur « triangle » (petit parc urbain public, situé derrière le stade Marcel-Denis) :

La classe de l’école Voltaire devant le panneau explicatif de leur ATE © École Voltaire.

Journée portes ouvertes

Vendredi 16 juin, la classe a organisé sa journée portes ouvertes sur leur projet d’année. Ils ont ainsi accueilli une centaine d’enfants venus vivre une expérience unique grâce à des ateliers ludiques, sportifs et artistiques : béret des oiseaux, jeu de l’écureuil, jeu de piste, atelier land art, utilisation des loupes binoculaires pour observer une plume de Geai des chênes, atelier construction de nichoirs, un fil d’exposition retraçant les différentes étapes du projet et le clou de la journée, la fabrication d’un nid géant ! Imaginé par les élèves, ce nid à taille humaine a vu le jour grâce à l’implication de la Ville d’Angers (fourniture des branches et des ballots de paille), de la Maison pour tous (prêt de tapis) et de l’association Toile d’éveil (prêt de tapis et coussins). Les élèves étaient ravis de pouvoir se reposer et se remémorer les événements grâce aux photos des trois années de vie du projet.

Nous remercions la cité éducative de Monplaisir qui a financé une grande partie de ce projet, la Ferme de Sainte Marthe, ainsi que l’Office français pour la biodiversité. Ce fut un projet multi-partenarial riche d’échanges et porteur d’espoir pour les jeunes. Nous les avons vus s’épanouir et s’impliquer pour la Nature, un grand merci à eux !

Dérangements répétés au sein de la réserve du lac de Maine

Régulièrement, il nous est fait état de dérangements au sein de la réserve ornithologique du lac de Maine à Angers. Depuis le début de l’année, trois signalements nous ont déjà été rapportés. Dans la majorité des cas, il s’agit de personnes en embarcation non motorisé (canoë, kayak, paddle…) qui pénètre au sein de la réserve et vont jusqu’aux héronnières, provoquant un envol général plus ou moins long en fonction de la durée de stationnement. Ce genre de comportement peut être particulièrement dramatique en pleine période de reproduction : abandon de nids, œufs cassés, jeunes tombant des nids…

Rappelons que les échassiers nichant au lac de Maine sont intégralement protégés en France : arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection. Le dérangement ou la destruction intentionnels peuvent être punis de 3 ans d’emprisonnement et de 150 000 € d’amende.

Si vous êtes témoin d’intrusions au sein de la réserve, merci de nous faire remonter vos observations, en prenant soin de noter le jour, l’heure, le nombre de personnes ainsi que le comportement… Si possible prendre une photo.

Forts de ces témoignages nous pourrons plus facilement travailler avec les gestionnaires du site afin de faire respecter la tranquillité de la réserve et mettre en place une meilleure matérialisation de la zone.

Merci d’envoyer vos témoignages à l’adresse mail de l’accueil.

Appel à bénévoles : à la recherche de la colonie perdue

Murins à oreilles échancrées © B. Même-Lafond

Comme vous le savez (ou non), les chauves-souris sont parfois victimes de préjugés, malgré elles et leur grande fragilité.

Malgré nos tentatives de médiation, cela peut donner lieu à des destructions ou perturbations intentionnelles de colonies de mise bas installées depuis plusieurs années…

Les colonies se disloquent alors et nous constatons régulièrement le même phénomène, avec parfois plusieurs centaines de bêtes qui ont tout simplement « disparu » des radars ! Tout cela entraîne notoirement des risques forts sur la préservation des colonies, voire même en termes de conservation des populations de ces espèces menacées…

Alors, si vous aimez les chasses au trésor, ne cherchez plus, cette occasion est faite pour vous !

Dans le cadre de l’animation des sites Natura 2000 à chiroptères, nous organisons une journée de prospection pour retrouver ni plus ni moins que l’une des plus grosses colonies de chauves-souris du département (plus de 1 500 individus au total, comprenant Murins à oreilles échancrées et Grands Rhinolophes), sur la commune de Nueil-sur-Layon.

La journée s’organisera le lundi 26 juin, en deux temps : une partie de la prospection se déroulera durant toute l’après-midi, notamment pour repérer à proximité du gîte d’origine si certains bâtiments favorables pourraient héberger la colonie et faire du porte à porte afin d’avoir un maximum d’informations sur la présence potentielle de chauves-souris chez des particuliers ; la seconde partie se fera en soirée, pour tenter de retrouver la colonie qui aurait pu se former au sein de la commune. Nous devrions terminer aux alentours de 23 h 30-minuit au plus tard.

Pour tout cela, nous avons besoin du plus de monde possible pour nous aider dans nos recherches ! Pas besoin d’être un expert en chauves-souris, si vous êtes équipé·e·s de vos yeux et de vos oreilles, ce sera déjà bien assez 😉

Vous pouvez vous inscrire d’ores et déjà sur le Framadate ci-dessous, en pensant à bien indiquer votre numéro de téléphone et votre mail, pour que nous puissions vous recontacter facilement. Aussi, pour des raisons évidentes d’organisation, merci d’être certain·e de votre présence si vous vous inscrivez, qu’elle soit en journée et/ou en soirée.

Retour sur le week-end de prospection des Noctules communes

Entre le vendredi 2 juin et le dimanche 4 juin se tenait, en Maine-et-Loire, le second week-end de formation et de prospection « Noctule commune » après les résultats très encourageants de 2022 (organisation LPO Anjou).

Objectifs

Le premier objectif était de répertorier et de protéger les habitats de la Noctule commune. Pour ce faire, nous sommes partis à la recherche des arbres occupés par l’espèce et avons recherché la présence de colonies. Cela nous a permis d’avoir une meilleure connaissance des sites à enjeu sur le département. Un autre objectif était de rencontrer les propriétaires possédant des colonies sur leur terrain et de les sensibiliser à la préservation de cette espèce et de son habitat. Le dernier objectif, mais pas des moindres, était de former des bénévoles à la reconnaissance de ces arbres-gîtes.

Méthode de prospection

Nous avons repéré sur des photographies satellite, les endroits potentiels où nous pouvions trouver des Noctules communes (alignement de platanes, cours d’eau où elles aiment chasser). Nous les avons également croisé avec les indices de présence des années précédentes : cris entendus par des bénévoles, données issues d’inventaires acoustiques, repérage de colonies… Cette année, nous avons choisi d’aller sur un secteur à la fois prometteur et attenant à notre zone de 2022. Nous avons prospecté le secteur au nord d’Angers, entre les cours d’eau de la Sarthe et de la Mayenne.

Une fois le repérage accompli, nous sommes allés sur le terrain, en journée, pour prospecter chaque platane dans les parcs urbains ou parcs de châteaux, les endroits où les cris sociaux ont été entendus et les endroits prometteurs repérés sur le plan satellite.

Nous sommes revenus au crépuscule, en équipe, pour vérifier si des noctules sortaient des cavités repérées, et si c’était le cas, nous les avons comptabilisées.

S’il y avait présence de colonies chez des propriétaires, nous avons pris un premier contact avec eux pour les sensibiliser à la préservation de l’espèce et de son habitat.

Le bilan

Nous avons repéré 5 sites où la Noctule commune est présente, 2 sites de 2022 et 3 nouveaux sites en 2023. Il y a 7 nouveaux platanes occupés dont 4 sur les nouveaux sites. Sur les sites de 2022, les arbres occupés de l’année dernière ne l’étaient plus cette année, mais la colonie s’est reportée sur 3 nouveaux arbres à proximité. Sur 4 sites, nous avons de très fortes suspicions d’au moins un autre arbre occupé. On arrive ainsi à plus de 130 Noctules communes comptabilisées et nous avons eu le plaisir d’apercevoir les premiers jeunes de la saison !

Les résultats sont extrêmement encourageants ! Nous avons trouvé de nombreux nouveaux gîtes grâce à la participation des bénévoles. Il y a eu 25 participants qui se sont succédé sur l’ensemble du week-end. Bravo et merci à tous les participants ! Un remerciement spécial à Audrey et Nicolas pour l’hébergement et également un remerciement à Pascal pour nous avoir donné des enregistrements de cris sociaux.

« les Algues vertes » : le film qui dérange

Partenaires du nouveau long-métrage de Pierre Jolivet qui retrace l’investigation menée par la journaliste Inès Léraud sur le fléau des algues vertes en Bretagne, la LPO et la société de distribution Haut et Court, avec l’appui des paysans du réseau des Civam, organisent une dizaine de débats accompagnant les avant-premières à travers la France dès le 4 juin. Objectif : alerter sur les menaces sanitaires et écologiques liées à l’agriculture intensive et la production porcine industrielle et présenter les solutions existantes.

Le pullulement estival de l’algue verte Ulva armoricana, naturellement présente sur les côtes françaises, est apparu durant les années 1960 en Bretagne nord, où sa croissance dans certaines baies s’explique par une faible profondeur, peu de courant et surtout, des eaux gorgées de nitrates. Leur provenance : les engrais agricoles et les déjections des animaux d’élevages industriels. Le problème est qu’en pourrissant sur la plage, les algues dégagent du sulfure d’hydrogène, un gaz qui, à concentration élevée, peut tuer en quelques minutes.

Malgré les pressions et les menaces, la journaliste d’investigation Inès Léraud a publié en 2019 la bande dessinée Algues vertes, l’histoire interdite aux éditions Delcourt en association avec le dessinateur Pierre Van Hove, qui se vendra à plus de 130 000 exemplaires et suscitera de nombreuses controverses. Le 12 juillet, son histoire sera projetée sur les grands écrans.

En réunissant politiques, scientifiques et associations de défense de l’environnement (LPOEau et Rivières de BretagneRéseau CivamAlliance santé planétaireGreenpeace…) l’équipe du film souhaite échanger durant les avant-premières afin de sensibiliser le public à la nécessaire transition écologique et aux solutions existantes qui ne demandent qu’à être mises en œuvre pour en finir avec cette  situation désastreuse.

Au programme à

  • Rennes le 4 juin
  • Brest le 15 juin
  • Châtelaillon le 17 juin
  • Angers le 18 juin
  • Lille le 22 juin
  • Nantes le 27 juin
  • Bruxelles le 4 juillet au Parlement européen
  • Nancy le 6 juillet
  • Paris le 6 juillet
  • Marseille (date en attente de confirmation)

L’algue qui cache la forêt

En dépit des fonds investis par l’État pour tenter de faire baisser les concentrations de nitrates, la situation n’a pas véritablement évolué aujourd’hui. Tandis que le déni perdure, la dangereuse pollution végétale se reproduit chaque été. Les algues vertes sont en réalité l’une des nombreuses conséquences d’un modèle agrochimique productiviste à bout de souffle qui affecte la nature, malmène l’autonomie de décision des paysans et la vitalité des territoires ruraux, depuis plus d’un demi-siècle. Une étude scientifique récente vient ainsi de démontrer la responsabilité des modes de production agricole, et notamment l’usage massif de pesticides, dans l’effondrement des populations d’oiseaux en Europe, qui ont décliné de près de 60 % en milieu rural depuis les années 1980.

Projection au cinéma Pathé d’Angers le 18 juin

Une projection en avant-première est programmée dimanche 18 juin à 19 h au cinéma Pathé Angers. La séance sera suivie d’une table ronde animée par Matthieu Orphelin, directeur de la LPO France avec les participations de Reine Dupas, présidente de la LPO Anjou, Xavier Rigault, producteur du film, et Baptiste Boré, éleveur vaches allaitantes et porcs et président du CIVAM AD49. Vous pouvez réserver votre place dès maintenant !

Projection presse le 23 juin à Paris

Vous pourrez également assister à la projection presse organisée le vendredi 23 juin à 11 h au Nouvel Odéon à Paris en présence de Matthieu Orphelin, directeur général de la LPO qui présentera le partenariat. Invitation ICI, inscriptions auprès de carine.carbon@lpo.fr

DOSSIER DE PRESSE DU FILM

Contacts presse

LPO France : Carine CARBON – carine.carbon@lpo.fr – 06 34 12 50 69

Loi « zéro artificialisation nette » : 10 questions qui fâchent

L’examen de la proposition de loi visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de « zéro artificialisation nette » (ZAN), débutera le 13 juin en commission puis le 21 juin 2023 en séance à l’Assemblée nationale. On nous annonce un compromis trouvé entre le gouvernement, les sénateurs et les associations d’élus. Certains sénateurs veulent absolument un vote final avant l’été, afin que ce sujet ne perturbe pas leur campagne électorale sénatoriale prévue à l’automne. Les intérêts particuliers comptent-ils plus que l’intérêt général ? Le texte doit encore lever plusieurs incertitudes susceptibles de remettre en cause les objectifs de lutte contre les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité.

Alors que les scientifiques de l’IPBES désignent depuis de nombreuses années l’artificialisation des sols comme la cause majeure d’effondrement de la biodiversité, entre 20 000 à 30 000 hectares continuent d’être artificialisés chaque année en France, soit l’équivalent de trois fois la surface de Paris. Une grande partie de cet espace perdu est en outre constitué de terres agricoles, dont la superficie française totale a diminué de 7,7 % entre 1982 et 2019, au détriment de notre souveraineté alimentaire.

Afin de stopper cette fuite en avant, la stabilisation de la surface totale des sols artificialisés en 2050 est devenue un objectif national consacré par la loi dite Climat et Résilience du 22 août 2021.

La première étape de ce plan « zéro artificialisation nette » (ZAN), consiste d’abord à diviser par deux le rythme d’artificialisation entre 2021 et 2031 par rapport à la décennie 2010-2020, au cours de laquelle 250 000 ha ont été bétonnés. Le compromis trouvé entre l’exécutif et les sénateurs fixerait une limite de 135 000 ha d’ici à 2032, soit 10 000 ha additionnels avec un délai supplémentaire de 2 ans. Si ces objectifs restent suffisamment proches du projet initial pour être acceptables, des incertitudes demeurent, notamment au sujet de la nomenclature des espaces artificialisés, c’est-à-dire ce qui sera considéré comme artificialisé, et ce qui ne le sera pas. La LPO demande au gouvernement et aux parlementaires de clarifier au plus vite les 10 points essentiels suivant :

  1. La limite maximum de nouvelle artificialisation permise en France sera-t-elle bien au total proche de 125 000 ha pour les 10 prochaines années ? La cohérence entre les objectifs ZAN des régions (inscrits dans le SRADDET) et des intercommunalités sera-t-elle garantie ?

  2. L’artificialisation résultant de projets d’envergure régionale, nationale ou internationale sera-t-elle bien prise en compte dans ce total ?

  3. Les projets industriels considérés comme « verts » seront-ils exclus de ces comptes, comme l’a souhaité Bruno Le Maire devant le Sénat le 30 mai dernier (ce serait un comble !) ?

  4. Les espaces publics herbacés pauvres en biodiversité (parkings végétalisés, golfs, terrain de football, etc.) seront-ils comptabilisés parmi les surfaces artificialisées ?

  5. Les jardins et pelouses des lotissements des particuliers seront-ils considérés comme artificialisés ?

  6. Est-ce que les bâtiments et entrepôts agricoles feront bien partie du décompte comme le contestent les sénateurs ? 

  7. La garantie octroyant aux communes rurales une surface minimale de développement de 1 ha sera-t-elle conditionnée à l’impossibilité d’une augmentation de la densité ?

  8. Les zones de montagne et du littoral, qui figurent déjà parmi les territoires les plus artificialisés en France, bénéficieront-elles de régimes dérogatoires au nom du développement touristique ?

  9. Les objectifs d’artificialisation par région et pour les grands projets seront-ils rendus publics dès l’examen de la loi ?

  10. Un suivi annuel sera-t-il mis en place, en collaboration avec les associations environnementales ?

Certes, le gouvernement n’a pas cédé à toutes les pressions des sénateurs qui souhaitaient détricoter la loi de 2021. Certes, le pire a été évité. Mais, une nouvelle fois, il nous faut endiguer les stratégies de recul en espérant de nouvelles avancées. Nous allons suivre de près l’examen à l’Assemblée pour que l’essentiel soit préservé. L’artificialisation constitue la deuxième cause du déclin de la biodiversité, il est urgent d’en finir avec un bétonnage meurtrier.

Allain Bougrain Dubourg
Président de la LPO