Aire terrestre éducative de l’école Voltaire

Échange entre l’école Voltaire et l’école Les Goganes sur leurs ATE.

Que sont les « aires terrestres éducatives » (ATE) ?

Une aire terrestre éducative est une zone terrestre de petite taille (parc urbain, friche, zone humide, forêt, rivière, etc.) qui devient le support d’un projet pédagogique de connaissance et de préservation de l’environnement pour des élèves du CM1 à la 3e, accompagnés de leur enseignant et de leur référent (un acteur de la sphère de l’éducation à l’environnement). C’est l’occasion pour eux de découvrir leur territoire et ses acteurs dans le cadre d’un projet d’éducation à l’environnement durant lequel ils développent les compétences du programme scolaire. Les élèves se réunissent sous la forme d’un « conseil de la Terre » et prennent toutes les décisions concernant leur aire éducative. Ce projet éco-citoyen s’inscrit pleinement dans la dynamique de l’enseignement scolaire.

Les objectifs

  • Former les plus jeunes à l’éco-citoyenneté et au développement durable ;
  • Reconnecter les élèves à la nature et à leur territoire ;
  • Favoriser le dialogue entre les élèves et les acteurs de la nature.

Le rôle de la LPO

Notre rôle est d’accompagner des classes durant plusieurs séances pour leur projet d’ATE.

L’ATE de l’école Voltaire

Depuis 3 ans, dans le cadre de l’aire terrestre éducative, les 20 élèves de CM1/CM2 de Julien Maussion de l’école Voltaire du quartier Monplaisir à Angers, ont mis en place des actions de préservation de la nature sur leur « triangle » (petit parc urbain public, situé derrière le stade Marcel-Denis) :

La classe de l’école Voltaire devant le panneau explicatif de leur ATE © École Voltaire.

Journée portes ouvertes

Vendredi 16 juin, la classe a organisé sa journée portes ouvertes sur leur projet d’année. Ils ont ainsi accueilli une centaine d’enfants venus vivre une expérience unique grâce à des ateliers ludiques, sportifs et artistiques : béret des oiseaux, jeu de l’écureuil, jeu de piste, atelier land art, utilisation des loupes binoculaires pour observer une plume de Geai des chênes, atelier construction de nichoirs, un fil d’exposition retraçant les différentes étapes du projet et le clou de la journée, la fabrication d’un nid géant ! Imaginé par les élèves, ce nid à taille humaine a vu le jour grâce à l’implication de la Ville d’Angers (fourniture des branches et des ballots de paille), de la Maison pour tous (prêt de tapis) et de l’association Toile d’éveil (prêt de tapis et coussins). Les élèves étaient ravis de pouvoir se reposer et se remémorer les événements grâce aux photos des trois années de vie du projet.

Nous remercions la cité éducative de Monplaisir qui a financé une grande partie de ce projet, la Ferme de Sainte Marthe, ainsi que l’Office français pour la biodiversité. Ce fut un projet multi-partenarial riche d’échanges et porteur d’espoir pour les jeunes. Nous les avons vus s’épanouir et s’impliquer pour la Nature, un grand merci à eux !

Dérangements répétés au sein de la réserve du lac de Maine

Régulièrement, il nous est fait état de dérangements au sein de la réserve ornithologique du lac de Maine à Angers. Depuis le début de l’année, trois signalements nous ont déjà été rapportés. Dans la majorité des cas, il s’agit de personnes en embarcation non motorisé (canoë, kayak, paddle…) qui pénètre au sein de la réserve et vont jusqu’aux héronnières, provoquant un envol général plus ou moins long en fonction de la durée de stationnement. Ce genre de comportement peut être particulièrement dramatique en pleine période de reproduction : abandon de nids, œufs cassés, jeunes tombant des nids…

Rappelons que les échassiers nichant au lac de Maine sont intégralement protégés en France : arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection. Le dérangement ou la destruction intentionnels peuvent être punis de 3 ans d’emprisonnement et de 150 000 € d’amende.

Si vous êtes témoin d’intrusions au sein de la réserve, merci de nous faire remonter vos observations, en prenant soin de noter le jour, l’heure, le nombre de personnes ainsi que le comportement… Si possible prendre une photo.

Forts de ces témoignages nous pourrons plus facilement travailler avec les gestionnaires du site afin de faire respecter la tranquillité de la réserve et mettre en place une meilleure matérialisation de la zone.

Merci d’envoyer vos témoignages à l’adresse mail de l’accueil.

Appel à bénévoles : à la recherche de la colonie perdue

Murins à oreilles échancrées © B. Même-Lafond

Comme vous le savez (ou non), les chauves-souris sont parfois victimes de préjugés, malgré elles et leur grande fragilité.

Malgré nos tentatives de médiation, cela peut donner lieu à des destructions ou perturbations intentionnelles de colonies de mise bas installées depuis plusieurs années…

Les colonies se disloquent alors et nous constatons régulièrement le même phénomène, avec parfois plusieurs centaines de bêtes qui ont tout simplement « disparu » des radars ! Tout cela entraîne notoirement des risques forts sur la préservation des colonies, voire même en termes de conservation des populations de ces espèces menacées…

Alors, si vous aimez les chasses au trésor, ne cherchez plus, cette occasion est faite pour vous !

Dans le cadre de l’animation des sites Natura 2000 à chiroptères, nous organisons une journée de prospection pour retrouver ni plus ni moins que l’une des plus grosses colonies de chauves-souris du département (plus de 1 500 individus au total, comprenant Murins à oreilles échancrées et Grands Rhinolophes), sur la commune de Nueil-sur-Layon.

La journée s’organisera le lundi 26 juin, en deux temps : une partie de la prospection se déroulera durant toute l’après-midi, notamment pour repérer à proximité du gîte d’origine si certains bâtiments favorables pourraient héberger la colonie et faire du porte à porte afin d’avoir un maximum d’informations sur la présence potentielle de chauves-souris chez des particuliers ; la seconde partie se fera en soirée, pour tenter de retrouver la colonie qui aurait pu se former au sein de la commune. Nous devrions terminer aux alentours de 23 h 30-minuit au plus tard.

Pour tout cela, nous avons besoin du plus de monde possible pour nous aider dans nos recherches ! Pas besoin d’être un expert en chauves-souris, si vous êtes équipé·e·s de vos yeux et de vos oreilles, ce sera déjà bien assez 😉

Vous pouvez vous inscrire d’ores et déjà sur le Framadate ci-dessous, en pensant à bien indiquer votre numéro de téléphone et votre mail, pour que nous puissions vous recontacter facilement. Aussi, pour des raisons évidentes d’organisation, merci d’être certain·e de votre présence si vous vous inscrivez, qu’elle soit en journée et/ou en soirée.

Retour sur le week-end de prospection des Noctules communes

Entre le vendredi 2 juin et le dimanche 4 juin se tenait, en Maine-et-Loire, le second week-end de formation et de prospection « Noctule commune » après les résultats très encourageants de 2022 (organisation LPO Anjou).

Objectifs

Le premier objectif était de répertorier et de protéger les habitats de la Noctule commune. Pour ce faire, nous sommes partis à la recherche des arbres occupés par l’espèce et avons recherché la présence de colonies. Cela nous a permis d’avoir une meilleure connaissance des sites à enjeu sur le département. Un autre objectif était de rencontrer les propriétaires possédant des colonies sur leur terrain et de les sensibiliser à la préservation de cette espèce et de son habitat. Le dernier objectif, mais pas des moindres, était de former des bénévoles à la reconnaissance de ces arbres-gîtes.

Méthode de prospection

Nous avons repéré sur des photographies satellite, les endroits potentiels où nous pouvions trouver des Noctules communes (alignement de platanes, cours d’eau où elles aiment chasser). Nous les avons également croisé avec les indices de présence des années précédentes : cris entendus par des bénévoles, données issues d’inventaires acoustiques, repérage de colonies… Cette année, nous avons choisi d’aller sur un secteur à la fois prometteur et attenant à notre zone de 2022. Nous avons prospecté le secteur au nord d’Angers, entre les cours d’eau de la Sarthe et de la Mayenne.

Une fois le repérage accompli, nous sommes allés sur le terrain, en journée, pour prospecter chaque platane dans les parcs urbains ou parcs de châteaux, les endroits où les cris sociaux ont été entendus et les endroits prometteurs repérés sur le plan satellite.

Nous sommes revenus au crépuscule, en équipe, pour vérifier si des noctules sortaient des cavités repérées, et si c’était le cas, nous les avons comptabilisées.

S’il y avait présence de colonies chez des propriétaires, nous avons pris un premier contact avec eux pour les sensibiliser à la préservation de l’espèce et de son habitat.

Le bilan

Nous avons repéré 5 sites où la Noctule commune est présente, 2 sites de 2022 et 3 nouveaux sites en 2023. Il y a 7 nouveaux platanes occupés dont 4 sur les nouveaux sites. Sur les sites de 2022, les arbres occupés de l’année dernière ne l’étaient plus cette année, mais la colonie s’est reportée sur 3 nouveaux arbres à proximité. Sur 4 sites, nous avons de très fortes suspicions d’au moins un autre arbre occupé. On arrive ainsi à plus de 130 Noctules communes comptabilisées et nous avons eu le plaisir d’apercevoir les premiers jeunes de la saison !

Les résultats sont extrêmement encourageants ! Nous avons trouvé de nombreux nouveaux gîtes grâce à la participation des bénévoles. Il y a eu 25 participants qui se sont succédé sur l’ensemble du week-end. Bravo et merci à tous les participants ! Un remerciement spécial à Audrey et Nicolas pour l’hébergement et également un remerciement à Pascal pour nous avoir donné des enregistrements de cris sociaux.

« les Algues vertes » : le film qui dérange

Partenaires du nouveau long-métrage de Pierre Jolivet qui retrace l’investigation menée par la journaliste Inès Léraud sur le fléau des algues vertes en Bretagne, la LPO et la société de distribution Haut et Court, avec l’appui des paysans du réseau des Civam, organisent une dizaine de débats accompagnant les avant-premières à travers la France dès le 4 juin. Objectif : alerter sur les menaces sanitaires et écologiques liées à l’agriculture intensive et la production porcine industrielle et présenter les solutions existantes.

Le pullulement estival de l’algue verte Ulva armoricana, naturellement présente sur les côtes françaises, est apparu durant les années 1960 en Bretagne nord, où sa croissance dans certaines baies s’explique par une faible profondeur, peu de courant et surtout, des eaux gorgées de nitrates. Leur provenance : les engrais agricoles et les déjections des animaux d’élevages industriels. Le problème est qu’en pourrissant sur la plage, les algues dégagent du sulfure d’hydrogène, un gaz qui, à concentration élevée, peut tuer en quelques minutes.

Malgré les pressions et les menaces, la journaliste d’investigation Inès Léraud a publié en 2019 la bande dessinée Algues vertes, l’histoire interdite aux éditions Delcourt en association avec le dessinateur Pierre Van Hove, qui se vendra à plus de 130 000 exemplaires et suscitera de nombreuses controverses. Le 12 juillet, son histoire sera projetée sur les grands écrans.

En réunissant politiques, scientifiques et associations de défense de l’environnement (LPOEau et Rivières de BretagneRéseau CivamAlliance santé planétaireGreenpeace…) l’équipe du film souhaite échanger durant les avant-premières afin de sensibiliser le public à la nécessaire transition écologique et aux solutions existantes qui ne demandent qu’à être mises en œuvre pour en finir avec cette  situation désastreuse.

Au programme à

  • Rennes le 4 juin
  • Brest le 15 juin
  • Châtelaillon le 17 juin
  • Angers le 18 juin
  • Lille le 22 juin
  • Nantes le 27 juin
  • Bruxelles le 4 juillet au Parlement européen
  • Nancy le 6 juillet
  • Paris le 6 juillet
  • Marseille (date en attente de confirmation)

L’algue qui cache la forêt

En dépit des fonds investis par l’État pour tenter de faire baisser les concentrations de nitrates, la situation n’a pas véritablement évolué aujourd’hui. Tandis que le déni perdure, la dangereuse pollution végétale se reproduit chaque été. Les algues vertes sont en réalité l’une des nombreuses conséquences d’un modèle agrochimique productiviste à bout de souffle qui affecte la nature, malmène l’autonomie de décision des paysans et la vitalité des territoires ruraux, depuis plus d’un demi-siècle. Une étude scientifique récente vient ainsi de démontrer la responsabilité des modes de production agricole, et notamment l’usage massif de pesticides, dans l’effondrement des populations d’oiseaux en Europe, qui ont décliné de près de 60 % en milieu rural depuis les années 1980.

Projection au cinéma Pathé d’Angers le 18 juin

Une projection en avant-première est programmée dimanche 18 juin à 19 h au cinéma Pathé Angers. La séance sera suivie d’une table ronde animée par Matthieu Orphelin, directeur de la LPO France avec les participations de Reine Dupas, présidente de la LPO Anjou, Xavier Rigault, producteur du film, et Baptiste Boré, éleveur vaches allaitantes et porcs et président du CIVAM AD49. Vous pouvez réserver votre place dès maintenant !

Projection presse le 23 juin à Paris

Vous pourrez également assister à la projection presse organisée le vendredi 23 juin à 11 h au Nouvel Odéon à Paris en présence de Matthieu Orphelin, directeur général de la LPO qui présentera le partenariat. Invitation ICI, inscriptions auprès de carine.carbon@lpo.fr

DOSSIER DE PRESSE DU FILM

Contacts presse

LPO France : Carine CARBON – carine.carbon@lpo.fr – 06 34 12 50 69

Loi « zéro artificialisation nette » : 10 questions qui fâchent

L’examen de la proposition de loi visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de « zéro artificialisation nette » (ZAN), débutera le 13 juin en commission puis le 21 juin 2023 en séance à l’Assemblée nationale. On nous annonce un compromis trouvé entre le gouvernement, les sénateurs et les associations d’élus. Certains sénateurs veulent absolument un vote final avant l’été, afin que ce sujet ne perturbe pas leur campagne électorale sénatoriale prévue à l’automne. Les intérêts particuliers comptent-ils plus que l’intérêt général ? Le texte doit encore lever plusieurs incertitudes susceptibles de remettre en cause les objectifs de lutte contre les changements climatiques et l’effondrement de la biodiversité.

Alors que les scientifiques de l’IPBES désignent depuis de nombreuses années l’artificialisation des sols comme la cause majeure d’effondrement de la biodiversité, entre 20 000 à 30 000 hectares continuent d’être artificialisés chaque année en France, soit l’équivalent de trois fois la surface de Paris. Une grande partie de cet espace perdu est en outre constitué de terres agricoles, dont la superficie française totale a diminué de 7,7 % entre 1982 et 2019, au détriment de notre souveraineté alimentaire.

Afin de stopper cette fuite en avant, la stabilisation de la surface totale des sols artificialisés en 2050 est devenue un objectif national consacré par la loi dite Climat et Résilience du 22 août 2021.

La première étape de ce plan « zéro artificialisation nette » (ZAN), consiste d’abord à diviser par deux le rythme d’artificialisation entre 2021 et 2031 par rapport à la décennie 2010-2020, au cours de laquelle 250 000 ha ont été bétonnés. Le compromis trouvé entre l’exécutif et les sénateurs fixerait une limite de 135 000 ha d’ici à 2032, soit 10 000 ha additionnels avec un délai supplémentaire de 2 ans. Si ces objectifs restent suffisamment proches du projet initial pour être acceptables, des incertitudes demeurent, notamment au sujet de la nomenclature des espaces artificialisés, c’est-à-dire ce qui sera considéré comme artificialisé, et ce qui ne le sera pas. La LPO demande au gouvernement et aux parlementaires de clarifier au plus vite les 10 points essentiels suivant :

  1. La limite maximum de nouvelle artificialisation permise en France sera-t-elle bien au total proche de 125 000 ha pour les 10 prochaines années ? La cohérence entre les objectifs ZAN des régions (inscrits dans le SRADDET) et des intercommunalités sera-t-elle garantie ?

  2. L’artificialisation résultant de projets d’envergure régionale, nationale ou internationale sera-t-elle bien prise en compte dans ce total ?

  3. Les projets industriels considérés comme « verts » seront-ils exclus de ces comptes, comme l’a souhaité Bruno Le Maire devant le Sénat le 30 mai dernier (ce serait un comble !) ?

  4. Les espaces publics herbacés pauvres en biodiversité (parkings végétalisés, golfs, terrain de football, etc.) seront-ils comptabilisés parmi les surfaces artificialisées ?

  5. Les jardins et pelouses des lotissements des particuliers seront-ils considérés comme artificialisés ?

  6. Est-ce que les bâtiments et entrepôts agricoles feront bien partie du décompte comme le contestent les sénateurs ? 

  7. La garantie octroyant aux communes rurales une surface minimale de développement de 1 ha sera-t-elle conditionnée à l’impossibilité d’une augmentation de la densité ?

  8. Les zones de montagne et du littoral, qui figurent déjà parmi les territoires les plus artificialisés en France, bénéficieront-elles de régimes dérogatoires au nom du développement touristique ?

  9. Les objectifs d’artificialisation par région et pour les grands projets seront-ils rendus publics dès l’examen de la loi ?

  10. Un suivi annuel sera-t-il mis en place, en collaboration avec les associations environnementales ?

Certes, le gouvernement n’a pas cédé à toutes les pressions des sénateurs qui souhaitaient détricoter la loi de 2021. Certes, le pire a été évité. Mais, une nouvelle fois, il nous faut endiguer les stratégies de recul en espérant de nouvelles avancées. Nous allons suivre de près l’examen à l’Assemblée pour que l’essentiel soit préservé. L’artificialisation constitue la deuxième cause du déclin de la biodiversité, il est urgent d’en finir avec un bétonnage meurtrier.

Allain Bougrain Dubourg
Président de la LPO

Disparation d’une première colonie de sternes

Les dérangements provoqués par l’Homme constituent l’une des principales causes de disparition des colonies de sternes, notamment lorsque ceux-ci ont lieu lors de la période de nidification. Le simple envol d’une colonie sur une durée prolongée peut conduire à la perte des œufs exposés au soleil brûlant.

Sterne pierregarin en vol © F. Malinge.

En Maine-et-Loire, à l’île aux Mouettes, en amont du pont du village de Saint-Mathurin-sur-Loire, une colonie de Sternes pierregarins installée depuis plusieurs semaines a disparu. Cette disparition est liée à un dérangement humain direct, possiblement une intrusion au cœur de la colonie. Depuis le début de la saison, d’autres abandons ont également été constatés sur deux sites de nidification.

Nidification des sternes sur la Loire

En Maine-et-Loire, les sternes nichent en colonie sur les grèves (ou bancs de sable) présentes dans le lit mineur de la Loire. Les premières installations datent du début du mois de mai. Les couples creusent une petite dépression dans le sable pour y pondre 2 ou 3 œufs. La période de couvaison dure en moyenne une vingtaine de jours.

Plusieurs causes de dérangements pour les sternes

Entre dérangements naturels et anthropiques, les sternes présentes dans le département ont déjà vécu deux saisons compliquées en 2021 et en 2022.

Une des premières causes naturelles de dérangement est la crue tardive. Lorsque le niveau de la Loire monte pendant la période de nidification, les grèves utilisées par les sternes sont alors recouvertes partiellement ou totalement. L’ensemble des œufs et poussins peuvent alors être emportés par la crue sous le regard impuissant des parents. Plus ces crues sont tardives, plus il devient compliqué pour les sternes d’effectuer un second cycle de reproduction.

Une autre cause naturelle de dérangement est la prédation. Les corneilles, goélands, éperviers, faucons pèlerins tentent régulièrement de se nourrir des œufs et des poussins.

Enfin, le dérangement le plus régulier et celui sur lequel nous pouvons tous agir n’est autre que le dérangement humain. Ces dérangements sont souvent liés aux activités de plaisance et sportives comme le canoë-kayak, le bivouac, le paddle, la pêche ou encore la présence de chiens non attachés. D’autres dérangements, bien que moins réguliers, nuisent fortement à la nidification des sternes, comme la pratique du quad sur les bancs de sable, les vols de montgolfières rasant les sites ou encore les feux d’artifice. Comme évoqué précédemment, ces dérangements conduisent à d’importants envols des colonies. Lors de ces envols, les œufs se retrouvent directement exposés au soleil et aux prédateurs, sur le sable brûlant. Il suffit de quelques minutes pour que les premiers embryons soient touchés. Lorsqu’ils sont cumulés, ces facteurs pèsent lourdement sur le succès de reproduction de ces espèces fragiles et emblématiques du fleuve. C’est pourquoi l’État a décidé la mise en œuvre de 2 arrêtés de protection de biotope (APB) au sein desquels il est interdit de s’approcher des colonies de sternes lors de la période de nidification (soit du 1er avril au 15 août) afin de permettre aux couples présents de mener à bien leur reproduction. Il est important de respecter cette réglementation en vigueur : la présence de panneaux placés au bord des colonies indiquent leur présence.

Une espèce protégée

La Sterne pierregarin et la Sterne naine sont des espèces protégées aux niveaux national et international. En France, elles sont protégées grâce à l’arrêté ministériel du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection. La protection de leur habitat est inscrite dans l’article 3-II : « Sont interdites […] la destruction, l’altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux ». Les deux espèces sont également inscrites à l’annexe I de la directive européenne Oiseaux et à l’annexe II de la convention de Berne.

Les actions de la LPO Anjou

Sur le site Natura 2000 « Vallée de la Loire des Ponts-de-Cé à Montsoreau », la LPO Anjou et le PNR Loire-Anjou-Touraine œuvrent de concert à leur préservation. Ainsi, la LPO Anjou met en place plusieurs actions. Elle réalise un suivi hebdomadaire des colonies, sensibilise les personnes et pose des panneaux d’avertissement sur les îlots pour avertir les usagers de la Loire de ne pas s’approcher des colonies.

Panneau vigilance sternes © B. Marchadour.

Les Rencontres naturalistes régionales 2023 se préparent…

La LPO Pays de la Loire et le Conservatoire d’espaces naturels organisent les Rencontres des naturalistes et gestionnaires d’espaces naturels des Pays de la Loire. Cette manifestation se déroulera du jeudi 16 au samedi 18 novembre 2023 au lycée Angers Le Fresne à Sainte-Gemmes-sur-Loire (49).

Les rencontres naturalistes régionales 2019 © B. Marchadour.

L’objectif de ces rencontres est de rassembler :

  • les acteurs de terrain ;
  • les scientifiques ;
  • les naturalistes ;
  • les gestionnaires d’espaces naturels ;
  • salariés, bénévoles, étudiants…

Le programme prévoit d’ores et déjà :

  • des sorties (le jeudi après-midi) afin d’échanger et de prendre la mesure d’actions opérationnelles mises en œuvre sur le terrain ;
  • des conférences en séance plénière ;
  • des ateliers (le vendredi après-midi) ;
  • des moments de convivialité…

Ces rencontres sont l’occasion de faire le point sur différentes études, enquêtes, actions de conservation, de gestion ou de restauration des habitats naturels ou des espèces et de partager les expériences. Elles sont soutenues par la DREAL et le conseil régional des Pays de la Loire.

« L’arbre, source de biodiversité » : thème 2023 des rencontres naturalistes

La journée du vendredi sera particulièrement dédiée à la thématique : « L’arbre, source de biodiversité ».

Appel à communications

Nous recherchons des volontaires qui souhaiteraient partager leurs travaux sous la forme d’un exposé oral (20 à 30 minutes) ou de posters.

Ces propositions de communication peuvent être :

  • en lien avec la thématique de cette édition, si vous avez des propositions de présentations sur des sujets tels que la haie, le bocage, l’arbre à cavités, l’arbre gîte, les milieux boisés… ;
  • sur tout autre sujet en lien avec l’acquisition et le développement de la connaissance naturaliste (faune, flore, habitats) en Pays de la Loire ;
  • Il est également possible d’intervenir pour solliciter ou informer les observateurs d’enquêtes, atlas, recensements… en cours, sur un format plus court (10 à 15 minutes).

Merci d’envoyer vos propositions de communication à Benoît Marchadour ou Mathilde Noblet, avant le 30 juin 2023 (voir contacts dans le document d’appel à communication).

Festival Mûrs pour les Transitions

La ville de Mûrs-Érigné organise un festival le week-end du 9 au 11 juin !

Cet événement dédié à toutes les transitions (écologiques, énergétiques, alimentaires, économiques, sociales ou démocratiques) questionnera les conséquences de la crise bioclimatique, et plus précisément, les effets et enjeux de l’anthropocène qui désigne cette période où le poids des activités humaines bouleverse profondément les conditions d’habitabilité et de la vie sur Terre.

Au programme, rencontres et débats, ateliers, partage d’outils afin de trouver ensemble des solutions pour agir au quotidien. Mais aussi, concerts et animations afin de vivre ensemble des moments festifs.

La LPO sera présente le samedi 10 juin en lien avec l’ABC :

  • Stand LPO : Venez nous rencontrer sur notre stand LPO, vous y serez accueilli par Valérie, responsable de la mobilisation citoyenne ;
  • Fabrication de kazoo : Adeline, animatrice nature, vous accompagnera pour la conception de cet instrument de musique en sureau ;
  • Inventaire participatif des espaces verts : Édouard, chargé de mission biodiversité, vous emmènera découvrir la biodiversité des espaces verts de la ville de Mûrs-Érigné ;
  • Recherche participative et intérêt des arbres à cavités : À l’aide de Benjamin, coordinateur chiroptères, partez à la recherche des arbres à cavités, refuges pour les oiseaux, insectes, chauves-souris et autres !

Cet événement est gratuit et ouvert à tous.

Rendez-vous sur le site de la ville de Mûrs-Érigné pour voir le programme complet.

Oisillons tombés du nid : ne les ramassez pas systématiquement !

La plupart des personnes ramassent les oisillons au sol pour les emmener dans un centre de soins. Malheureusement, un bon nombre de ces oisillons ne sont pas en détresse. Découvrez les bons gestes à avoir face à un oisillon au sol.

Jeune chouette au sol © sikhorn via Getty Images.

Les bons gestes quand vous découvrez un oisillon au sol

Ne ramassez pas systématiquement un oisillon au sol. En effet, un oisillon au sol n’est pas forcément en danger. Analysez d’abord la situation.

L’oisillon n’est pas en détresse

Si l’oiseau ne présente aucune blessure apparente et qu’il n’y a pas de danger immédiat (routes, chats, etc.), ne faites rien. Les parents continuent de nourrir leurs petits, même au sol. Ne restez pas à côté de l’oisillon, car les parents attendront que le danger (vous-même) s’en aille. Si vous l’avez déjà récupéré, pas de panique ! Replacez l’oisillon le plus vite possible à l’endroit où vous l’avez trouvé.

L’oisillon n’est pas blessé, mais fait face à un danger immédiat

S’il n’est pas blessé, mais qu’il y a un danger immédiat (s’il est proche de la route ou s’il y a un chat qui rode par exemple), il faut le replacer dans son nid. S’il n’y a pas de nids apparents à proximité de l’endroit où vous l’avez trouvé, vous pouvez :

  • le mettre sur une branche s’il est bien emplumé ;
  • ou alors fabriquer un nid artificiel suspendu à un arbre (voir notre fiche conseil).

Les oiseaux ont un odorat peu développé, il n’y aura aucun rejet de la part des parents si vous le manipulez.

L’oisillon est blessé

Si vous apercevez une blessure apparente, mettez l’oisillon dans un carton troué et tapissé de papier journal puis mettez-le dans une pièce au calme. Veuillez contacter le centre de soins le plus proche de chez vous. Attention, en période de haute saison, il est fort probable que les centres de soins ne prennent plus en charge les oisillons. En effet, les chances de survie d’un oisillon séparé de ses parents restent très faibles. C’est pourquoi, il vaut mieux bien analyser la situation avant de ramasser l’oisillon.

Ne nourrissez pas l’oisillon

Que l’oiseau soit en détresse ou non, ne nourrissez pas l’oisillon. En effet, chaque espèce a sa propre alimentation, vous risquez de lui donner un régime non adapté ou de l’étouffer. De plus, lorsqu’un petit est affamé, il émettra des cris qui alerteront ses parents pour qu’ils puissent s’occuper de lui.

Voir aussi nos pages « SOS faune en détresse ».