Vigilance aux mangeoires : quand la salmonellose frappe !

© Joël Huet

Depuis quelques jours, nous recevons des messages et des appels de sympathisants désarmés face à des oiseaux fatigués, agonisants, mourants voire morts, aux mangeoires (et baignoires).
Ces oiseaux sont probablement touchés par l’une des maladies fréquentes chez les oiseaux : la salmonellose.

Voici quelques conseils à appliquer en cas de découverte d’oiseaux affaiblis, mourants ou morts :

  • Vider tous les points d’eau et de nourriture et arrêter le nourrissage.

La meilleure mesure de prévention est la séparation des oiseaux atteints des oiseaux porteurs. Pour se faire, il faut arrêter tous rassemblements et tout nourrissage pendant 10-15 jours minimum, afin de laisser le temps aux oiseaux de se disperser. Nous préconisons un nourrissage seulement durant la mauvaise saison, en période de froid prolongé. Il peut globalement être pratiqué de la mi-novembre à fin mars.

  • Nettoyage des mangeoires et des baignoires.

Dans ce cas, il faut les désinfecter. Même si, dans un premier temps, vous les nettoyez (brossez par exemple) pour retirer les fientes et les aliments, désinfectez-les avec de l’eau savonneuse. Rincez bien à l’eau claire et laissez sécher.

Pour mieux comprendre la salmonellose…

Description

La salmonellose, est causée par une bactérie du genre Salmonella. Elle est probablement la maladie la plus fréquente chez les oiseaux à la mangeoire.

Les symptômes

Amaigrissement, signes de dépression, plumage ébouriffé, gonflement des paupières. Les oiseaux infectés peuvent aussi sembler léthargiques et se laisser facilement approcher. Certains individus ne présentent aucun symptôme mais sont des porteurs sains.

Voie de contamination

La maladie se propage par la nourriture, par l’eau contaminées (car c’est l’eau et la nourriture qui sont contaminées) ou par les fientes des individus infectés.

Espèces touchées

Tous les oiseaux des jardins peuvent être touchés, mais ce sont généralement les fringilles (Verdiers d’Europe Carduelis chloris, Tarin des aulnes Carduelis spinus…) qui sont les plus sensibles.

Pour que nous puissions connaître encore le bonheur du retour du printemps annoncé par les Hirondelles !

Toutes les Hirondelles et les Martinets noirs sont des espèces protégées !

Il est donc interdit de les détruire, mais aussi de détruire leurs nids, même vides. Ces derniers temps, nous sont signalés plusieurs cas de destruction volontaire.

Alors oui, il y a le souci des fientes mais des solutions de cohabitation existent : une planchette peut être posée sous le nid.

Les hirondelles  sont insectivores et dévorent un nombre considérable d’insectes volants, les moustiques par exemple. Elles nous rendent donc un bien grand service comparé à ce désagrément ponctuel. Dans d’autres pays, avoir des hirondelles nichant sur une maison est porte-bonheur.

Vous constatez une atteinte à cette espèce ?

Si vous constatez des destructions, vous pouvez déposer une plainte en votre nom et notre association peut elle aussi engager une telle démarche.

Lien vers fiche LPO ici

Une fiche rédigée par la LPO France qui explicite bien les démarches à engager et les preuves à obtenir. Quelques précisions complémentaires pour l’actualiser . La loi sur la « reconquête de la biodiversité», loi no 2016-1087 du 8 août 2016 , a aggravé les peines pénales encourues. Ainsi, la tentative de ou la destruction d’une espèce protégée est un délit dorénavant puni par l’article L.415-3 du code de l’Environnement, d’une peine de 2 ans de prison et/ou de 150 000 euros d’amende.

La perturbation intentionnelle d’une espèce protégée est une contravention de 4ème classe punie par l’article R415-1 1° du code, sanctionnée par une amende de 750 euros.

Apporter des preuves :

Pour compléter aussi la fiche dans sa partie « constat des faits » , notre association peut porter plainte seule mais cela dépendra très fortement des éléments que vous nous fournirez. Il s’agit de bien évaluer le nombre de nids qui ont été détruits, s’ils sont occupés ou non. Il convient d’apporter la preuve que la colonie existait avant que la destruction ne soit effective, que les faits de destruction se sont bien déroulés et mieux nous fournir tout autre élément attestant de leur disparition des nids ou autres après (avant, pendant et après).

En terme de preuve des faits, l’idéal reste la constatation de l’infraction par procès-verbal (cf. fiche). Toutefois des témoignages de la ou des personnes constatant la destruction selon le modèle d’attestation de témoin (Cerfa n° 11527*03), des photos ou des vidéos sont autant de moyens de preuve recevables.

A réception et si l’infraction pénale nous semble caractérisée nous n’hésiterons nullement à porter plainte contre l’auteur de tels faits.

Cependant, la voie pénale n’est pas une finalité en soi. Notre association encouragera toujours le dialogue, et la recherche de  solutions techniques.Quand des projets de travaux ne permettent pas de faire autrement, il y a une demande de dérogation à adresser au préfet, et des mesures de compensation sont étudiées. Jamais de travaux en période de nidification.

Les populations d’Hirondelle rustique et de fenêtre  sont en grande baisse :  il est donc de notre devoir de les protéger. Il ne s’agit pas de délation, mais d’actes citoyens.

Enquête en cours :