Le réseau est constitué de différents acteurs agissant sur les cours d’eau : syndicats de rivière, PNR Loire Anjou Touraine, conseil départemental 49, CPIE Loire Anjou, Office français de la biodiversité (OFB), bénévoles de la LPO Anjou, fédération des chasseurs. Chaque année, des prospections sont réalisées à la recherche des indices de présence des 3 espèces sur le département, ainsi que des formations ou des journées d’échanges. Ce projet a différents objectifs :
- Mieux connaître la répartition des espèces ;
- Impliquer le plus grand nombre d’acteurs travaillant sur les cours d’eau pour les former et les sensibiliser afin qu’ils s’approprient les enjeux de leur territoire ;
- Faciliter les échanges et le travail en commun.
Castor d’Europe © Pexels/Andrew Patrick.
Castor d’Europe
Habitats et effectifs
Le Castor d’Eurasie est le plus gros rongeur d’Europe et un mammifère semi-aquatique qui est actif principalement en fin de journée et la nuit. Au début du xxᵉ siècle, il avait complètement disparu du département de Maine-et-Loire et de la plupart des départements français. La dernière population se situait dans la vallée du Rhône. Après un programme de réintroduction, il est réapparu en Maine-et-Loire en 1985 et le statut d’espèce protégée acquis en 1968 lui a permis une recolonisation des cours d’eau d’Europe.
Menaces et mesures de protection
C’est une espèce protégée qui a été fortement chassée pour sa fourrure, sa viande et le castoréum (une substance qui était utilisée en pharmacie et en parfumerie). Le castor est aujourd’hui présent sur les grands cours d’eau du département. La LPO suit la recolonisation du castor depuis 1985 à l’aide d’un réseau de bénévoles. Elle mène diverses actions pour améliorer sa prise en compte :
- Elle accompagne son retour en Maine-et-Loire en améliorant sa prise en compte par les acteurs liés aux cours d’eau comme les syndicats de rivières ou les communes ;
- Elle sensibilise le grand public et les écoles à la présence de l’espèce pour mieux cohabiter avec ;
- Elle veille à la non-destruction de son habitat et de ses gîtes.
Loutre d’Europe © Joel Tudoux.
Loutre d’Europe
Habitats et effectifs
La Loutre d’Europe est un mammifère semi-aquatique nocturne fortement lié aux cours d’eau et qui était présent sur toutes les rivières de France. Elle a fortement régressé au xxᵉ siècle. Heureusement, elle fut classée comme espèce protégée en 1981 et maintenant elle recolonise petit à petit les cours d’eau.
Menaces et mesures de protection
La Loutre d’Europe a longtemps été chassée pour sa fourrure et pour la concurrence qu’elle pouvait occasionner aux pêcheurs. La dégradation de la qualité de l’eau et des habitats liés aux rivières n’ont fait qu’accentuer sa disparition. Depuis 2014, la LPO Anjou œuvre à la conservation de la Loutre d’Europe. Cette mission se déroule dans le cadre du plan national d’actions (PNA) en faveur de la Loutre d’Europe financé par la DREAL Pays de la Loire. La LPO Anjou travaille sur une déclinaison régionale au niveau des Pays de la Loire portée par la coordination régionale de la LPO.
La LPO Anjou travaille dans ce cadre sur différentes missions pour le bien de la recolonisation de la Loutre d’Europe :
- Suivi du front de colonisation à travers des prospections annuelles ;
- Suivi de la répartition de l’espèce en Maine-et-Loire ;
- Prise en compte de la Loutre d’Europe par les acteurs liés aux cours d’eau (techniciens de rivière, riverains, conseil départemental 49, etc.) ;
- Sensibilisation du grand public pour porter à connaissance la présence de l’espèce ;
- Réduction de la mortalité routière et rétablissement de la connectivité entre les milieux favorables.
Campagnol amphibie © Luc Lortie.
Campagnol amphibie
Habitats et effectifs
Le Campagnol amphibie est un petit rongeur protégé depuis 2012. Il vit dans les rivières, les étangs ou les marais, tant que la végétation herbacée rivulaire y est abondante. Il se nourrit de joncs, carex, rizomes d’Iris, de cresson, etc. Sa répartition est mal connue dans le département de Maine-et-Loire.
Menaces et mesures de protection
Autrefois très abondant, il semble avoir régressé pour plusieurs raisons : la perte et l’altération des habitats sont une des causes principales. Celles-ci peuvent provenir d’une gestion inadaptée du milieu qui détériore la végétation herbacée et les berges (surpâturage, fauche trop près du cours d’eau, utilisation de pesticides), d’une artificialisation des berges ou d’une déprise agricole qui entraîne la perte du caractère ouvert des cours d’eau. Sa régression peut aussi être attribuée :
- à des campagnes d’empoisonnement non sélectives passées ;
- à la concurrence avec le Rat musqué et le Ragondin, ou de la prédation par des espèces introduites ;
- au piégeage non sélectif des espèces qualifiées de « nuisibles ». L’espèce est parfois victime des piégeurs, qui peuvent la piéger et la tuer par méconnaissance.
Quelques mesures de protection sont mises en place pour préserver cette espèce et favoriser sa présence sur nos cours d’eau :
- Sensibilisation des acteurs liés aux cours d’eau (syndicats de rivière, conseil départemental, etc.), des agriculteurs et des piégeurs ;
- Prise en compte lors des travaux sur cours d’eau afin de maintenir ou restaurer les habitats favorables ;
- Restauration des milieux.
Rat musqué © Getty Images.
Ragondin © Pixabay/Alexas_Fotos.
Le Ragondin et le Rat musqué
Il existe d’autres espèces en Anjou : le Rat musqué et le Ragondin. Ces deux espèces sont classées comme espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD) et sont piégées pour limiter leur propagation.