Noctule commune

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Noctule commune © Pascal Bellion.

Habitat et effectifs

Avec son evergure d’une quarantaine de centimètres, la Noctule commune fait partie des plus grandes espèces de Chiroptères présentes en France métropolitaine. Presque exclusivement arboricole, elles recherchent de vieux arbres à cavités dans les parcs, les alignements d’arbres, les boisements et les forêts. Elles gîtent dans les arbres en toutes saisons, et y accomplissent leur cycle biologique : mise-bas et élevage des jeunes, accouplements, hibernation. Connues de seulement quelques gîtes en Anjou, elles se rassemblent aussi dans certains bâtiments élevés et dans les joints de dilatation des grands ponts en béton franchissant des cours d’eau. À l’occasion, elles utilisent également les gîtes artificiels disposés en hauteur et en groupe.

Les effectifs précis de la Noctule commune ne sont pas connus en Maine-et-Loire, surtout car c’est une espèce très mobile, qui change de gîte régulièrement, ce qui rend les suivis compliqués. Son caractère migrateur chez nous dans des proportions inconnues à ce jour rend tout dénombrement impossible. Nous ne pouvons donc nous baser que sur des tendances d’évolution de l’activité et non du nombre d’individus. Néanmoins, on recense de nombreux milieux favorables à sa présence dans le département, avec plus d’une centaine de gîtes, et les recherches menées amènent à de nouvelles découvertes chaque année.

Menaces et mesures de protection

Depuis leur lancement en 2006, les suivis ultrasonores participatifs Vigie-Chiros du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) ont montré une chute très rapide au-delà des 60 %. Cette espèce, pourtant intégralement protégée, est ainsi le témoin de l’effondrement de populations d’espèces communes. Les causes de déclin ne sont pas précisément identifiées, et probablement multifactorielles. Touchée bien au-delà des autres espèces de chauves-souris, on peut néanmoins aller chercher des raisons propres au-delà de celles communes à toutes les espèces (pesticides, dégradation du paysage, pollution lumineuse, artificialisation et fragmentation du paysage). On peut notamment citer le déploiement des parcs éoliens qui affecte cette espèce en chasse ou en migration, la rénovation énergétique des bâtiments qui détruit illégalement des gîtes, voire les individus, les travaux sur les ponts à la mauvaise période, ou encore l’entretien inadapté, voire la destruction, des arbres présentant des cavités arboricoles. L’effet du changement climatique n’est pas connu mais a possiblement un rôle sur les populations migratrices.

Pour enrayer ce déclin, un plan régional d’actions (PRA) est décliné dans les Pays de la Loire, dans le cadre du plan national d’actions (PNA) Chiroptères : la LPO Anjou agit localement pour mettre en œuvre ce PRA, en coordination avec la LPO Pays de la Loire. Pour cela, plusieurs actions sont mises en place :

Connaissance

    • Recherche et caractérisation des gîtes (arbres, ponts, bâtis) ;
    • Formation du réseau de bénévoles ;
    • Expérimentation de nouveaux matériels et nouvelles méthodes (caméras thermiques, etc.) ;
    • Expérimentation de réseaux de gîtes artificiels : implantation et suivis, retours d’expérience ;
    • Prospective autour de nouvelles méthodes de conservation à inventer et éprouver.

Protection de sites

    • Veille sur les arbres d’alignement et les ponts, alertes des services de police ;
    • Mise en sécurité d’arbres-gîtes en accompagnement des gestionnaires ;
    • Diffusion des connaissances (cartes, services espaces verts, marquage d’arbres…) ;
    • Proposition et mise en œuvre d’un panel de mesures de protection (zonages, conventionnement, ORE, APPB, etc.) ;
    • Inventaires, expertises et mesures « Éviter-Réduire-Compenser » liées à la rénovation du bâti (plan climat, OPA-RU, etc.) ;
    • Rédaction et publications d’outils d’accompagnement technique et réglementaire.

Amélioration de la prise en compte lors de l’implantation de parcs éoliens

    • Création et diffusion de cartes d’alerte de sensibilité ;
    • Accompagnement de l’État sur les recommandations au cours des phases d’instruction (formation, points de vigilance) et à destination des porteurs de projet.

Formation, échanges de pratiques et sensibilisation du réseau de professionnels

    • Élagueurs et grimpeurs ;
    • Gestionnaires d’ouvrages d’art (ponts) ;
    • Services espaces verts des collectivités, propriétaires.

Document à télécharger

PRA en faveur de la Noctule commune en Pays de la Loire (2023-2028)

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