Le 6 janvier 2020, une femelle de Faucon pèlerin (Falco peregrinus) est pris en charge par la LPO Anjou.
L’oiseau est déposé le jour même dans une clinique vétérinaire angevine pour un premier examen.
Une fracture à l’aile droite, au niveau de l’humérus, est constatée. Pour approfondir le diagnostic, l’oiseau est déposé dans une autre clinique vétérinaire pour lui faire passer une radio. Au moins deux plombs ont été trouvés dans le corps de l’oiseau, un dans une plume et un autre responsable de la fracture à l’humérus. La cause de cette blessure a pu être identifiée, il s’agit d’un tir illégal de fusil à plombs de chasse.
L’oiseau a été transféré au Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage-Oniris afin d’avoir la meilleure prise en charge possible.
L’ultime diagnostic a montré que la fracture datait de plusieurs jours et que les esquilles osseuses avaient percées la peau et que la blessure était nécrosée rendant une cicatrisation osseuse fonctionnelle après intervention chirurgicale illusoire. L’état général de l’animal était également altéré (perte de poids et fonte musculaire importantes, troubles digestifs). L’ensemble de ces éléments rendant impossible le relâché de l’animal après soins et réhabilitation, a conduit les vétérinaires à prendre la décision d’euthanasie le 7 janvier 2020.
De tels actes sont déplorables au vu du contexte de reconquête que connait le Faucon pèlerin. Si, en plus des causes naturelles de mortalité, des dérangements en période de nidification, certains individus irresponsables tirent sur les faucons, qu’en sera-t-il de l’avenir de l’espèce en Anjou ? Ces agissements envers des espèces sauvages protégées sont intolérables et préoccupants, alors que la biodiversité traverse une crise sans précédent.
Pour rappel, le Faucon pèlerin, comme toutes les espèces de rapaces, est protégé en France par la loi du 10 juillet 1976 (arrêté d’application du 17 avril 1981) relative à la protection de la nature. En outre, l’article L.411-1 du Code de l’Environnement interdit la destruction d’espèces protégées et cet acte constitue un délit passible de trois ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende (article L.415-3 du Code de l’Environnement).
La LPO Anjou engage une procédure juridique contre le ou les auteur(s) de ce délit en portant plainte auprès des services de Office français de la biodiversité (police de l’environnement).
Rappelons qu’il y a 2 ans, un Faucon pèlerin avait déjà été pris en charge par la LPO Anjou et le centre de sauvegarde du Refuge de l’Arche.
L’individu avait été blessé à l’aile, suite à un tir de pistolet à billes en plastique, en plein centre d’Angers. Après plusieurs semaines de soins, il avait pu être relâché au pied de la cathédrale Saint Maurice.
En 2019, un Héron bihoreau (Nycticorax nycticorax) avait dû être euthanasié par le CVFSE de Nantes. Il avait également été victime d’un tir de fusil à plombs, ce qui lui avait causé de graves blessures à l’aile droite.