Le 7 janvier 2025, la préfecture de Maine-et-Loire a confirmé la présence du loup dans le département. À ce jour, rien ne permet d’affirmer que le loup est installé sur notre territoire. Cependant, au vu de la dynamique d’expansion de l’espèce dans l’Hexagone et dans les régions voisines, il est probable qu’un cantonnement de mâles (comme en Deux-Sèvres et Vienne) se fasse, voire qu’une installation arrive dans quelques mois ou années (cf. l’installation d’une meute dans les Vosges).
Un classement en cercle 3 du PNA Loup
Il nous paraît primordial que les acteurs locaux concernés s’organisent, à commencer par les éleveurs, ainsi que l’administration. L’acceptation de cette arrivée du prédateur est indispensable à une cohabitation aussi supportable que possible pour des éleveurs ayant des troupeaux pâturants. C’est pourquoi la LPO, comme les autres associations environnementales impliquées, rejoint les représentants du monde agricole pour se réjouir de l’initiative du préfet pour le classement du département en cercle 3 du PNA Loup (plan national d’actions 2024-2029 Loup et activités d’élevage).
Ce classement permet notamment aux éleveurs ovins et caprins qui le souhaitent d’être aidés financièrement pour se doter dès à présent de chiens de protection, un moyen efficace contre les prédateurs mais qui demande un fort investissement en temps pour les éleveurs. À noter que le recours à des ânes pour protéger les troupeaux, en duo ou non avec des chiens, est également expérimenté par certains éleveurs. Il est regrettable que les aides de l’État ne concernent pas les élevages bovins et équins alors que les loups sont susceptibles de s’attaquer à ces animaux, comme on le voit en Bretagne et Franche-Comté. Il permet également d’instaurer une concertation permanente entre les différents acteurs, au travers de la cellule de veille mise en place à cette occasion.

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Une présence pérenne
Le retour du loup dans l’ouest de la France et plus particulièrement en Maine-et-Loire est désormais en route et il convient de s’y préparer. À l’échelle nationale comme à celle du département, la LPO soutient une présence pérenne du loup en France, alliant une politique de conservation favorable au maintien de l’espèce et au pâturage des troupeaux, lui-même profitable à la biodiversité et à l’entretien de nos paysages. Elle prône la généralisation des moyens de protection des troupeaux ainsi qu’une lutte sans indulgence contre les destructions illégales.
Pour contribuer à la présence pérenne du loup dans la région, dans des conditions apaisées avec le monde agricole, les associations qui défendent la biodiversité, la LPO en première ligne, ont ainsi un gros chantier devant elles : repérage et suivi des individus de l’espèce qui passeront ou s’installeront, promotion de la protection des troupeaux et du soutien aux éleveurs, sensibilisation du public (notamment promeneurs, randonneurs, habitants ruraux…) à l’absence de dangerosité du loup et à la cohabitation avec les chiens de protection, et réactivité sans faille face à toute éventuelle exaction.
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