La France doit cesser de chasser les oiseaux en déclin

1 Juil 2025 | Actualité, LPO France

La Commission européenne a demandé à la France de suspendre ou réduire la chasse de sept espèces d’oiseaux menacées, à moins de s’exposer à des recours judiciaires.

Au sein de l’UE, la chasse d’une espèce d’oiseau énumérée à l’annexe II de la directive Oiseaux doit être compatible avec plusieurs exigences, comme respecter une « utilisation raisonnée » et « ne pas compromettre les efforts de conservation dans son aire de distribution ».

La Commission européenne a donc commandité au groupe d’experts sur les directives Nature de l’UE (comité NADEG) une étude sur la soutenabilité de la chasse des oiseaux en mauvais état de conservation. Les scientifiques du groupe de travail pour la restauration des populations d’oiseaux (TFRB) ont alors identifié neuf espèces en déclin dont la chasse ne serait pas durable dans l’UE et la Commission européenne a demandé en novembre 2024 aux États membres de prendre des dispositions immédiates pour la prochaine saison cynégétique qui débute en septembre 2025.

Caille des blés © iStock

La France est concernée par la chasse de sept de ces espèces d’oiseaux dont les populations s’effondrent à l’échelle européenne : des moratoires temporaires sont recommandés pour les Fuligule milouin (−30 % en 16 ans), Canard siffleur (−50 % en 12 ans), Caille des blés (−25 % en 10 ans) et Grive mauvis (−19 % en 10 ans) ; ainsi qu’une réduction de moitié des prélèvements pour les Canard pilet (−34 % en 17 ans), Canard souchet (−19 % en 14 ans) et Sarcelle d’hiver (−21 % en 13 ans). À noter que dans le cadre de la gestion adaptative, la TFRB a également indiqué que les conditions étaient à nouveau réunies pour la reprise de la chasse à la Tourterelle des boissuspendue depuis 2022 à la suite de multiples recours juridiques de la LPO, avec un quota annuel de 10 560 individus pour la France.

Convoqué ce 26 juin 2025 pour se prononcer sur la mise en application de ces mesures, le Conseil national de la chasse et de la faune sauvage (CNCFS) n’a pas pu se réunir en raison d’un boycott opportunément décrété par le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC). En parallèle, la FNC et ses soutiens politiques multiplient les pressions et les intimidations intolérables envers la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher. Un renoncement ouvrirait pourtant la porte à une procédure de contentieux auprès du Conseil d’État afin de contraindre la France à se mettre en conformité avec la directive Oiseaux.

Face à de tels agissements, la LPO et France Nature Environnement ont tenu à rétablir la vérité en publiant un démenti sur plusieurs affirmations portées par les chasseurs.