Le berger du Pont-Barré

Découvrez le portrait de Bérenger, paysan sans terre d’un nouveau genre. Par choix il a choisi l’itinérance et n’a pas de bergerie.

Au printemps ou durant l’été il aime voir son troupeau paître les coteaux et les zones humides le long du Layon et de la vallée de la Loire. Le pâturage y est riche et la diversité de plantes présentes dans ces espaces naturels extraordinaire. Sur la réserve 450 espèces végétales sont disponibles, leur valeur fourragère et leur complémentarité nutritionnelle en font un mets de choix, d’autant plus que nombre d’entre elles sont des plantes aromatiques (Origan, Thym serpolet, fenouil…).

En hiver son troupeau se fond dans le vignoble, l’herbe y est abondante et les vignerons sont trop heureux d’accueillir ces assistants débroussailleurs sur leur parcelles.

Ce système pastoral calqué sur des pratiques ancestrales est toujours d’actualité dans d’autres régions françaises. En montagne ou dans les plaines de la Crau sur le pourtour méditerranéen, là où les contraintes saisonnières sont très fortes, le berger a toujours pratiqué ces transhumances depuis la nuit des temps. Vidéo : Julien Le Berre – LPO Anjou – 2021MOINS

Crue tardive : un impact dramatique pour les sternes

Communiqué de presse – Angers, le 7 juillet 2021
Photos : LPO Anjou

Pour la seconde année consécutive, nous assistons impuissants à la destruction des nichées de sternes sur les bancs de sable de la Loire.

Département majeur d’accueil pour les populations ligériennes de sternes, le département de Maine-et-Loire a une responsabilité très forte pour la survie de ces espèces menacées et protégées. Chaque année, La LPO Anjou et le Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine agissent ensemble pour tenter de préserver la tranquillité des sites de reproduction et assurer aux sternes les conditions nécessaires à l’envol des jeunes : sensibilisation, suivi hebdomadaire des colonies, mise en place de signalisation sur les sites sensibles…

Depuis 2013, la préfecture a mis en place deux arrêtés de protection de biotope (APB)* qui visent à préserver les habitats d’espèces protégées, en restreignant localement les actions et activités pouvant leur porter atteinte.

Avec 461 couples de sternes nicheuses sur les grèves de Loire, l’année s’annonçait pourtant prometteuse. Il fallait remonter à 2011 pour retrouver de tels effectifs. Entre Les Ponts-de-Cé et Montsoreau, zone classée Natura 2000, 285 couples de Sternes pierregarins et 176 couples de Sternes naines s’étaient installés.

Sternes pierregarins et Sterne naine – Photos : Louis-Marie Préau et LPO Anjou

Mais avec les pluies des dernières semaines, la montée tardive des eaux a emporté avec elle plusieurs centaines d’œufs et de poussins de ces espèces déjà en état critique de conservation. Entre Montsoreau et Les Ponts-de-Cé, une hausse de moins d’un mètre suffit à balayer toute une génération d’oiseaux. D’autres espèces nichant au sol, sur les grèves, comme le Petit Gravelot, la Mouette rieuse ou l’Œdicnème criard ont également été touché par cette crue de plus de 1,50 m.

L’équipe de la LPO Anjou avec l’aide du Parc naturel régional a donc procédé en urgence au retrait des panneaux qui signalaient les colonies pour les protéger. Malgré cette opération, il est possible que des panneaux aient été arrachés par l’eau et s’échouent sur les berges. Si vous en trouvez un, merci de nous le signaler ou de nous le rapporter.

La décrue est maintenant amorcée et deux grèves ont résisté, sauvant ainsi 47 poussins de sternes.

Cette crue tardive est bien évidemment naturelle car consécutive à l’exceptionnelle pluviosité de ce mois de juin. Ce qui nous inquiète c’est qu’il s’agit de la 4e en 6 ans, là où l’événement n’intervenait que très accidentellement au cours des décennies précédentes… Et si nous avions là, sous nos yeux, un des nombreux effets du changement climatique ?

L’espoir de voir apparaître une seconde nichée en fin d’été est très faible. En effet, les sternes repartent habituellement en Afrique à la mi-août et il faut compter une quarantaine de jours pour qu’elles puissent mener à bien leur nichée.

*Pour rappel et pour protéger ces oiseaux nicheurs, l’accès aux îlots est interdit, tout comme l’accostage, le stationnement des embarcations, le survol à basse altitude, la divagation d’animaux domestiques, le bivouac, le camping et les feux. Des panneaux rappelant les interdictions en vigueur sont installés par les bénévoles de la LPO Anjou. La réglementation de l’APB s’applique même en l’absence de signalisation.

De nouvelles dégradations de gîtes majeurs à chauves-souris

Communiqué de presse – Angers, le 1er juillet 2021
Dégradation de l’entrée de la cavité (vue de l’extérieure)

Les chauves-souris représentent plus d’un tiers des espèces de mammifères sauvages de la région des Pays de la Loire et forment un maillon essentiel de la diversité du vivant. Totalement insectivores, leur rôle dans l’équilibre des écosystèmes n’est plus à démontrer. Espèces menacées mais souffrant d’un déficit d’image, elles sont relativement mal connues du grand public, ce qui ne facilite pas leur préservation.

La LPO Anjou, association membre du Groupe Chiroptères des Pays de la Loire, s’investit pour la cause des chauves-souris depuis de nombreuses années. Elle agit ainsi aux côtés de la puissance publique pour mieux conserver ce patrimoine en danger. Par exemple, l’association est mandatée par l’État et l’Europe pour préserver durablement les gîtes à forts enjeux et leur fonctionnement. Elle conduit ainsi la politique «  Natura 2000  », appuyée localement par de nombreuses collectivités.

La protection des chauves-souris, un enjeu majeur en Anjou

Chaque été, les chauves-souris femelles se regroupent en colonies pour mettre bas et élever leur unique jeune de l’année. C’est une période particulièrement sensible pour ces espèces car les juvéniles apprennent à voler puis à chasser tardivement, et sont ainsi entièrement dépendants de leurs mères pour les alimenter. Certaines espèces sont dites «  anthropophiles  » et préfèrent s’installer dans les combles ou greniers d’habitations, d’autres sont «  troglophiles  » (cavités souterraines ou grottes), ou encore «  arboricoles  » (fentes et cavités d’arbres). La plupart des espèces sont particulièrement fidèles à leur gîte de mise-bas et y retournent ainsi chaque année.

Plusieurs réseaux souterrains de Maine-et-Loire sont suivis chaque année afin d’évaluer l’état des populations à l’échelle du département. En effet, la plupart des anciennes carrières accueillent de nombreuses espèces lors de l’hibernation, étape importante de leur cycle de vie (de novembre à avril).  Compte tenu de la sensibilité des chauves-souris et de leur statut de rareté, certaines cavités sont inscrites dans le réseau «  Natura 2000  », un périmètre géographique défini par la présence d’espèces ou d’habitats inscrits sur des directives européennes http://www.natura2000.fr. Cette politique a pour objectif de préserver et maintenir ces habitats ou espèces dans un bon état de conservation. Elle permet de protéger les sites présentant des enjeux forts de conservation, notamment les sites d’hibernation et de mise-bas des chiroptères, en finançant des actions telles que la pose de grilles anti-intrusions aux entrées de cavités afin de veiller à la quiétude de ces gîtes.

Cette protection peut être renforcée par la mise en place de protection réglementaire que sont les arrêtés préfectoraux de protection de biotope (APPB), qui interdisent ou encadrent de manière stricte certaines activités susceptibles de porter atteinte à l’équilibre biologique des milieux ou à la survie des espèces protégées y vivant. 

Le dérangement, une pression supplémentaire en période sensible

La LPO Anjou procède à une tournée des sites majeurs durant l’été pour comptabiliser les individus et espèces présentes. Et ce sont plusieurs constats malheureux qui ont été observés cette dernière semaine de juin  : plusieurs effractions dans des cavités protégées ont eu lieu, dont la fracturation de l’entrée de l’un des sites d’importance nationale du département. Ce site regroupe plus de 3  000 individus durant l’hiver, avec notamment deux espèces à fort enjeu  : le Grand Rhinolophe et le Murin à oreilles échancrées. Une importante colonie de mise-bas de Grand Rhinolophe est également présente à proximité.


Grands Rhinolophes et Murins à oreilles échancrées

Une partie de l’alimentation électrique permettant de faire fonctionner un dispositif de suivi des chauves-souris a été endommagée et dérobée, et un autre site protégé a montré des traces de passage récentes. Ce type d’événements, relativement fréquent, est la démonstration d’une méconnaissance de la réglementation ou d’un sentiment d’impunité vis-à-vis de cette dernière. En complément, des cas de mortalité de juvéniles ont été relevés dans plusieurs secteurs, sans qu’une cause précise ait pu être établie. La LPO Anjou déplore bien évidemment ces actions, qui portent atteinte à la tranquillité de ces espèces fragiles. En effet, en été, le dérangement d’une colonie de mise-bas peut causer son départ du lieu, la mort des individus causée par le stress ou la mort des jeunes par abandon par les mères. Pour ces espèces au taux de reproduction très bas, de tels actes peuvent avoir des conséquences dramatiques. De plus, ces colonies sont parfois concentrées sur quelques sites seulement  : l’impact sur l’une d’entre elles peut ainsi se répercuter sensiblement à l’échelle de la population régionale.

Une plainte en gendarmerie va être déposée par la LPO France afin de signaler le vol de matériel et la dégradation de la grille d’entrée, et permettre aux services de police d’être avertis si ce type d’événements se reproduit ailleurs.

Dégradation de l’entrée de la cavité (vue de l’intérieure)

Pour rappel, l’ensemble des espèces de chiroptères et leurs habitats sont protégées par l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000649682/. Il est ainsi interdit de leur nuire ou de dégrader leurs sites de reproduction, d’hibernation ou de repos. Pour en savoir plus sur ces animaux étonnants, n’hésitez pas à participer aux animations «  Nuit de la chauve-souris  » organisées un peu partout dans le département  ! https://www.nuitdelachauvesouris.com

À la recherche de nouvelles colonies

Si la LPO Anjou a connaissance des sites majeurs de mise-bas dans certains secteurs, de nombreux gîtes estivaux restent à découvrir  : elle appelle donc tout habitant ayant des groupes de chauves-souris gîtant chez lui à nous communiquer leur existence  ! Ce recensement permettra d’améliorer les connaissances sur la zone concernée et d’apporter le soutien nécessaire à ces espèces menacées essentielles pour nos écosystèmes.

Coordonnées : LPO Anjou – anjou.chiro@lpo.fr

Plus d’informations : https://chiro49-n2000.frama.site