Synthèse des données 2020 de Faune Anjou.

Les observations et leur partage depuis plus de 10 ans sur Faune-Anjou constituent l’une des plus importantes contributions bénévoles de la LPO Anjou.

Depuis la mise en ligne de www.faune-anjou.org en septembre 2009, l’engouement des observateurs angevins pour partager leurs observations n’a cessé de croître et ainsi améliorer les connaissances naturalistes du département. En effet, des 100 000 données collectées en 2010, nous sommes désormais à plus de 200 000 observations annuelles ces deux dernières années. Forte de près de 4 400 contributeurs notre plateforme collaborative a franchi le cap remarquable des deux millions d’observations archivées à la fin 2020.

Bien qu’environ 84 % des données concernent les oiseaux, les autres groupes taxinomiques prennent petit à petit leur essor. Ces observations réparties sur l’ensemble du département sont réalisées au quotidien par l’équipe salariée pour les actions de protection des espèces et des milieux qu’elle conduit. Grâce à ces nombreuses données une meilleure prise en compte de la biodiversité s’opère à différentes échelles et dans les politiques publiques environnementales.

Mais derrière ces chiffres et les heures de terrain qu’ils représentent, il y a le regard d’observateurs attentifs et curieux. Nombreux à développer leurs compétences en s’ouvrant à de nouveaux taxons, ils sont des sentinelles irremplaçables qui alertent, partagent et agissent quotidiennement en faveur de l’environnement. Bien qu’il existe différents outils de restitution synthétique directement sur Faune-Anjou, l’idée d’une synthèse annuelle commentée était en projet depuis longtemps…

Le présent document est en quelque sorte un remerciement à l’ensemble des observateurs qui contribuent à l’amélioration des connaissances et à la protection de la biodiversité en partageant leurs observations sur Faune-Anjou.

Merci à tous, bonne lecture et à l’année prochaine !

Retrouvez la synthèse 2020 par ICI

Mammifères, reptiles, amphibiens et oiseaux : des espèces toujours plus menacées dans les Pays de la Loire

Murin à moustaches – Louis-Marie Préau

Régulièrement, des experts naturalistes et scientifiques se regroupent pour évaluer le statut de la faune et de la flore présents dans la région des Pays de la Loire. Depuis la fin des années 2000, cette expertise est régulièrement mise à jour pour les oiseaux nicheurs, les mammifères, les amphibiens et les reptiles. Les dernières évaluations menées illustrent une situation qui se dégrade  : 35 % des mammifères (19 espèces) sont menacés à divers degrés (vulnérable, en danger ou en danger critique), c’est-à-dire qu’il y a un risque important qu’ils disparaissent du territoire régional à moyen terme. Ce risque de disparition concerne aussi bien des micromammifères insectivores (comme la Crossope de Miller et la Musaraigne couronnée), que des rongeurs (comme le Rat noir et le Campagnol amphibie), que des carnivores (comme le Putois d’Europe et l’Hermine), que des chauves-souris (comme la Noctule commune et la Pipistrelle de Nathusius). 

  • 43 % des reptiles sont menacés de disparition à plus ou moins court terme, soit 6 espèces. De plus, 3 espèces sont classées NT («  quasi menacées  »). Il y a 10 ans, seulement 3 espèces étaient menacées sur 11 évaluées, soit 23 %. Par exemple, les deux vipères (Vipère aspic, Vipère péliade) présentes dans la région sont en train de disparaître et le Lézard ocellé, découvert récemment, se trouve totalement isolé sur le littoral vendéen. 
Vipère péliade – Didier Faux
  • 35 % des amphibiens sont classés dans une catégorie de menace, soit 7 espèces. Cette proportion d’espèces menacées n’a pas trop évolué mais il est inquiétant de constater qu’un grand nombre d’espèces (7) a rejoint la catégorie «  quasi menacée  », illustrant une dégradation généralisée des populations d’amphibiens. Les espèces menacées sont souvent les plus rares, comme le Sonneur à ventre jaune et le Pélobate cultripède, mais certaines sont plus largement réparties comme la Grenouille rousse. 
Pélodyte ponctué – Jessica Lafond
  • 35 % des oiseaux nicheurs sont menacés soit 57 espèces parmi les 204 nichant dans la région. Cette évaluation est la plus ancienne (2014) et sera mise à jour dans les prochaines années. Cela étant, les dernières tendances constatées ces trente dernières années au niveau national (cf. ce lien) n’augure pas d’une franche amélioration.
Alouette des champs – Philippe Siriot

Ce constat alarmant témoigne d’une situation qui ne cesse de se dégrader dans les Pays de la Loire, et qui suit malheureusement les tendances globales qui s’observent pour d’autres groupes d’espèces à différentes échelles. L’état de conservation des populations des amphibiens et reptiles continentaux par exemple, continue de se dégrader ces 10 dernières années. Cela est d’autant plus grave que plusieurs espèces sont en limite d’aire de répartition dans notre région et particulièrement sensibles et vulnérables face au réchauffement climatique en cours. 

Quels que soient les groupes d’espèces considérés, les causes de régression sont similaires et bien connues.

En premier lieu, le système agricole industriel et intensif est à l’origine de nombreuses menaces sur les habitats et les espèces qui en dépendent  : l’utilisation toujours croissante des pesticides (dont les désastreux néonicotinoïdes), l’agrandissement excessif des parcelles amenant la destruction des haies, le drainage, la suppression des mares…

En second lieu, l’artificialisation des sols par lurbanisation, sans considération du rôle des terres agricoles  : des villes des Pays de la Loire ont doublé en population, mais ont multiplié leurs surfaces par 10 dans les 50 dernières années.

Enfin, les changements climatiques qui accentuent la dégradation de milieux déjà fortement fragilisés. Les réponses techniques à ces changements sont de la seule responsabilité humaine et collective. Certaines politiques, permettant le développement d’une énergie durable, vont dans le bon sens face à cette crise climatique, mais ne sont pas toujours sans incidence sur certains oiseaux et certains mammifères, surtout lorsque les enjeux sont mal considérés, voire mal diagnostiqués (exemple avec les Noctules (chauves-souris) et les éoliennes).  

N’oublions pas non plus d’autres causes de régression, telles que  : pollution lumineuse, chasse, piégeage, etc. 

Bien entendu, et fort heureusement, certaines espèces s’en sortent mieux et restent encore à ce stade «  non menacées  » dans les Pays de la Loire. Par exemple, les populations de certains rapaces, comme l’Élanion blanc et le Faucon pèlerin, progressent dans la région de même que la Loutre et le Castor qui réoccupent petit à petit leurs territoires historiques.

Ce travail de publication régionale doit permettre d’éclairer les futurs élus départementaux et régionaux afin, avec l’appui des naturalistes, des scientifiques, mais aussi des citoyens, de décider des politiques publiques et actions de protection et de conservation les plus efficaces à mettre en œuvre

Chardonneret élégant – Yvon Guenescheau

La perte constatée de biodiversité régionale est le reflet des activités et de l’intervention humaines dans un passé très récent, depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Les temps ont changé  : la biodiversité, les paysages, l’alimentation, la qualité de l’air, de l’eau, la santé… sont aujourd’hui devenus des enjeux majeurs et non négociables pour les citoyens qui nécessitent un retour à des actions et pratiques plus mesurées, qui prennent soin de nous et des autres espèces vivantes. 

Contact presse :
Coordination régionale LPO Pays de la Loire, Mickaël POTARD – 06 45 72 16 02 – mickael.potard@lpo.fr

Laissons l’herbe grandir, laissons-la fleurir…

On les appelle bandes fleuries, jachères, bandes enherbées ou encore bords de route et de chemin, pelouses ou prairies naturelles, pieds de haie, pieds de mur ou talus, inter-rang ou tournières. Leur point commun est d’être enherbés et parfois fleuris  !

Ces espaces sont partout et occupent au total d’importantes surfaces. Alors que l’homme cherche de plus en plus à verdir ses actions et à minimiser son impact sur la biodiversité, se pourrait-il que les actions les plus simples lui échappent  ?

Trop souvent ces espaces sont négligés, considérés comme des sources de nuisances, et on s’évertue alors à les tondre et retondre, pour faire place nette, bien au-delà du simple souci de fonctionnalité, par habitude ou par envie d’une parfaite maîtrise sur la nature sauvage.

Pourtant ces espaces enherbés sont de vrais trésors de vie pour qui sait y regarder.

Qu’elle soit en ville ou à la campagne, au milieu des champs ou au bord d’une route, à proximité d’un cours d’eau, voire d’une forêt, sur un rond-point ou au pied d’un immeuble, toute surface enherbée peut se transformer en un jardin d’Éden, pour les centaines d’espèces de plantes et les milliers d’insectes qui s’y développeront  ! Ces espaces de vie peuvent accueillir jusqu’à 50 % de la flore de nos régions.

Faites un geste pour la biodiversité, ne broyez pas l’herbe entre le 15 mai et le 15 septembre et laissez des bandes d’herbe non tondue.

Alors vous verrez la magie opérer  : le paysage se transformera très vite, des plantes que vous n’aviez encore jamais remarquées fleuriront et vous serez étonné par leurs couleurs, leurs formes et leurs parfums. Coquelicots, centaurées, plantains, pissenlits, lins, bleuets, trèfles violets, compagnons blancs ou orchidées réapparaîtront, pour peu que ces espaces ne soient pas fertilisés. Vous admirerez alors les plus précieuses et délicates de nos orchidées sauvages (Ophrys abeille, Orchis mâle, Plathantère verdâtre, Orchis pourpre…).

Devant ce foisonnement de couleurs, les papillons, les abeilles sauvages et tous les autres insectes floricoles reviendront dans nos jardins, dans nos villes, dans nos campagnes. Ils se nourriront de ce réseau d’espaces fleuris et préservés. Ils y trouveront le nectar pour s’abreuver, les cachettes pour y dormir et y pondre leurs œufs. Les nombreuses larves comme celles des coccinelles pourront devenir adultes sans se faire broyer sur place. De nombreux oiseaux, telles les hirondelles, chasseront bientôt sur ces espaces préservés pour y nourrir leurs poussins. Les chauves-souris les relaieront la nuit pour profiter de du retour de cette flore sauvage.

Que vous soyez particulier, collectivité, agriculteur… nous vous appelons à la trêve printanière et estivale pour préserver ces oasis de biodiversité.

orchidée

*Communiqué de presse commun à Horizon Bocage, au GABB Anjou, à la LPO Anjou et à la Sauvegarde de l’Anjou.

C’est le temps des messicoles !

De gauche à droite : Coquelicot, Renoncule des champs, Miroir de Vénus, Nielle des blés, Buglosse des champs

Avant les moissons, au bord des champs on peut observer des jolies fleurs dont le bien connu Coquelicot.
Savez-vous qu’il en existe 4 espèces différentes  ? Avec le changement rapide des pratiques agricoles leur destin est en danger. Dans le cadre du plan national d’actions Messicoles, Sylvie Desgranges — chargée de missions à la LPO Anjou — parcourt les bords de champs à la recherche de ces plantes devenues rares et rencontre les agriculteurs pour leur parler de la flore sauvage qui vit au rythme des cultures.

Vous aussi aidez-nous à connaître les stations de messicoles en cliquant ici

Merci !

Pétition : pour une juste évaluation de la réglementation des animaux dits « nuisibles »

Tous les 3 ans, le sort d’une partie des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD), dont font partie le renard, le geai des chênes, la belette, la fouine ou le putois, est décidé dans chaque département français.

Les espèces considérées comme ESOD peuvent ainsi être détruites presque toute l’année, ce qui correspond à plus d’un million d’animaux tués chaque année.

Or, de nombreux dysfonctionnements ont été identifiés dans le processus de classement des ESOD.

Rejoignez les 49 associations signataires en signant cette pétition pour demander au gouvernement un audit objectif de la réglementation relative aux ESOD et la façon dont celle-ci s’applique sur le terrain.

Signez la pétition ici et relayez-la autour de vous

Merci !

Camp de baguage des Basses Vallées Angevines – 13ᵉ saison

Bénévolat aides-bagueurs : venez participer !


Phragmite aquatique

La LPO Anjou recherche des bénévoles pour venir aider les bagueurs et compléter l’équipe sur le camp.

Le camp de baguage est situé au cœur des Basses Vallées Angevines (roselière de Noyant à Soulaire-et-Bourg), non loin de la confluence du Loir avec la Sarthe.

Les premières opérations de baguage ont débuté sur ce site en 1993 puis de manière plus régulière après 2000, notamment pour les Bruants des roseaux. Un suivi régulier de la migration des fauvettes paludicoles (rousserolles et phragmites) en halte migratoire est instauré depuis 2009 et couplé à un suivi spécifique sur le Phragmite aquatique. Depuis cette date, le camp est ouvert tous les ans pour assurer un suivi quotidien de la migration durant la totalité du mois d’août.

Ainsi, pour cette année 2021 le camp sera ouvert du dimanche 1ᵉʳ au mardi 31 août inclus. Encore une fois, nous aurons besoin de votre aide, car un tel suivi quotidien ne pourrait être réalisé sans votre participation. Toutes les personnes intéressées sont les bienvenues  ! Néanmoins, les profils avec une certaine connaissance en ornithologie et/ou une expérience de baguage seront appréciés. De plus, pour des raisons d’organisation, le nombre de personnes est limité à 6 par matinée. Il faut donc vous inscrire à l’avance.

Pour ceux qui le peuvent, particulièrement pour les personnes novices, nous vous conseillons de venir plusieurs matinées à la suite (temps nécessaire pour commencer à se familiariser avec le démaillage des oiseaux, l’identification, etc).

Vous pouvez d’ores et déjà nous contacter pour réserver vos dates de venue.

Peut-être à bientôt sur le camp  !

Contact :

Samuel Havet / LPO Anjou

02 41 44 44 22

07 81 54 38 25 samuel.havet@lpo.fr