La LPO apporte son soutien à Paul Watson et demande sa libération

Le militant écologiste a été arrêté le 21 juillet 2024 par les autorités danoises et risque l’extradition vers le Japon.

Allain Bougrain Dubourg et Paul Watson en 2016 © AFP.

Le fondateur emblématique de l’association Sea Shepherd, infatigable défenseur des océans et de la vie marine, a été arrêté par la police danoise lors d’une escale au Groenland. Le capitaine canadien et son équipage étaient en route pour empêcher le nouveau navire japonais Kangei Maru de tuer des baleines. Cette arrestation fait suite à la notice rouge émise par Interpol en 2012 à la demande du Japon, qui reprochait déjà à Paul Watson de s’être opposé à des baleiniers nippons dans une zone pourtant protégée en Antarctique.

En 1986, la Commission baleinière internationale (CBI) a mis en place un moratoire mondial pour interdire la chasse commerciale des baleines, afin de permettre aux populations de cétacés de se reconstituer après des décennies de tueries aveugles. Seuls la Norvège, le Japon et l’Islande ont poursuivi cette activité au nom de traditions archaïques. Les Îles Féroé, sous souveraineté danoise, perpétuent également le Grindadráp, qui consiste à rabattre et massacrer des familles entières de dauphins globicéphales. C’est sans doute pour s’être à maintes reprises interposé contre cette atrocité moyenâgeuse que Paul Watson a été placé hier en détention par les autorités du Danemark et risque aujourd’hui l’extradition vers le Japon.

Par la voix de son président Allain Bougrain Dubourg, la LPO apporte son soutien confraternel à Paul Watson et appelle l’État français à agir diplomatiquement pour une libération rapide du militant écologiste, qui réside en France. Nous invitons également nos sympathisants à signer la pétition mise en ligne par le journaliste Hugo Clément afin de demander à Emmanuel Macron d’intervenir auprès de son homologue danoise.

Suivi de migration sur le site de l’Angibourgère

Une nouvelle saison de suivi de la migration sur le site de l’Angibourgère à La Tourlandry (49) commence en ce mois de juillet.

© Jean-Michel Logeais.

Après un passage rapide ce lundi 15 juillet, 81 Martinets noirs ont été comptabilisés en migration : c’est donc bien parti. L’année dernière avait été une très bonne année avec une implication importante des bénévoles. Nous vous attendons encore cette année pour faire au mieux comme en 2023. Les résultats seront en lien avec le temps consacré au suivi.

Les sondages Framadate vous permettent de vous inscrire : vous pouvez venir participer ou simplement vous émerveiller du spectacle.

Le sondage pour juillet-août

Le sondage pour septembre à mi-novembre

Retour sur les Rendez-vous naturalistes du 28 juin 2024

Le 28 juin dernier ont eu lieu la 6e édition des Rendez-vous naturalistes, un temps d’échange et de convivialité entre les adhérents de la LPO Anjou, permettant de se retrouver autour de diverses communications et actualités naturalistes. Cette année, c’est sur le domaine de Fleur Lacarelle que les invités ont été accueillis, à la Ferme de la Virevolte (Longué-Jumelles). Fleur tient une ferme biologique en maraîchage, avec poules pondeuses et production de pain.

En début de soirée, ce sont 25 participants qui se sont réunis autour d’une série de présentations sur des sujets naturalistes, avant de partager un repas en extérieur. La soirée s’est terminée par des inventaires nocturnes pour les plus motivés, grâce auxquels 216 espèces ont pu être recensées, dont 164 espèces de papillons de nuit ! On vous laisse découvrir quelques photos :

Un grand merci à Fleur pour son accueil chaleureux et pour son intérêt pour la biodiversité de sa ferme et des alentours. Et merci à tous les participants pour ces beaux échanges et ces bons moments conviviaux !

Une soirée d’échanges pour le Râle des genêts

Dans le cadre de l’animation du site Natura 2000 des Basses Vallées Angevines porté par Angers Loire Métropole, la LPO Anjou et la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire ont organisé une soirée sur la thématique du Râle des genêts auprès des agriculteurs des Basses Vallées.

L’objectif de cette soirée réalisée annuellement est d’informer les agriculteurs engagés dans les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) sur la situation du râle avant le début des fauches. La localisation des mâles chanteurs est donc présentée aux agriculteurs afin qu’ils redoublent de vigilance au moment des fauches sur les secteurs fréquentés par les râles. Ce temps d’échange est également l’occasion d’évoquer la situation des autres espèces sur les BVA et de partager un moment convivial entre monde agricole et acteurs de la préservation de la biodiversité sur le territoire.

Ainsi, le 25 juin dernier, une quarantaine d’agriculteurs se sont rejoints en fin d’après-midi chez François Fouqueron, éleveur bovin sur la commune de Rives-du-Loir-en-Anjou. Plusieurs présentations ont eu lieu :

  • Retour sur la campagne d’engagement 2024 en MAEC (D. Dutertre – CAPDL) ;
  • Conservation du Râle des genêts en France (R. Boswarthick – LPO Anjou et Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive) ;
  • Localisation des Râles des genêts en 2024 (J. Pelé – LPO Anjou) ;
  • Actualités du site Natura 2000 (J. Pelé – LPO Anjou) ;
  • Identification du Râle des genêts et quizz (J. Pelé – LPO Anjou).

Un grand merci à François Fouqueron pour son accueil, aux agriculteurs présents ainsi qu’à la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire et Angers Loire Métropole pour l’organisation de cette soirée.

Pollinisateurs et agriculture : formation gratuite pour tous

Dans le cadre du plan national d’action (PNA) Pollinisateurs, la LPO Anjou organise une formation gratuite ouverte à tous sur la thématique Pollinisateurs et agriculture : accessible sur 4 dates différentes, cette formation aura lieu sur des fermes de l’Anjou, de 10 h à 16 h 30 :

La matinée sera dédiée à un temps de formation théorique : connaissance sur la thématique, retentissement des pollinisateurs sur les rendements agricoles, rôle de la pollinisation, attraction des pollinisateurs, exemples d’actions mises en œuvre. L’après-midi sera consacré à un temps de prospection et identification sur le terrain avec la présence d’un naturaliste.

Pour vous inscrire, contactez simon.coutand@lpo.fr ou anjou.pdn@lpo.fr en précisant votre date !

À la recherche de la Noctule commune

Dans le cadre du Plan National d’Actions pour la Noctule commune, une espèce de chauve-souris en déclin dans notre département, un week-end de prospection a eu lieu du 7 au 9 juin dans le Choletais. Une trentaine de bénévoles se sont rejoint dans l’agglomération de Cholet dès le vendredi après-midi afin de commencer les recherches. Logés sur une ferme du réseau Paysans de Nature, le week-end a été l’occasion de partager un beau moment de convivialité au profit des chauves-souris.

Alerte : chauve-souris disparue ?

La Noctule commune est sur la liste rouge des mammifères continentaux des Pays de la Loire : vulnérable à l’échelle nationale, un PRA (plan régional d’actions) a été mis en place pour améliorer l’état des connaissances et la conservation des populations de Noctule commune.

Parmi les nombreuses menaces auxquelles la Noctule commune doit faire face, la destruction de ses gîtes en est une particulièrement importante. Il est donc urgent d’avancer vers une meilleure prise en compte de ses gîtes. On retrouve le plus souvent cette espèce dans les cavités présentes sur les arbres, à plusieurs mètres de hauteur, sur le tronc ou les branches épaisses. L’élagage ou l’abattage des arbres à cavités peut donc s’avérer problématique si la présence de chauves-souris n’a pas été prise en compte.

Quelques contacts de Noctules

Dès le vendredi après-midi, quelques premières équipes ont commencé les prospections dans le Choletais, en allant inspecter les cavités arboricoles de certains arbres propices à l’installation des Noctules communes : les vieux arbres secs (comme les platanes, par exemple) présentant des cavités (loges de pics, trous dans l’écorce…) sont particulièrement favorables à la présence de cette espèce.

Le soir, aux alentours de 22h, les équipes se placent avec des détecteurs d’ultra-sons autour de secteurs considérés comme favorables et comptent les Noctules repérées en sortie de gîtes, le but étant de cibler l’arbre-gîte pour le conserver par la suite. À la fin du week-end, c’est une trentaine de Noctules communes qui avaient été contactées, et un arbre-gîte qui a été trouvé.

Nos bénévoles ont aussi pu observer des Sérotines communes en vol. On vous laisse découvrir le ballet auquel ils ont eu droit :

Sérotines communes en chasse © Benoît Marchadour

Une belle surprise a également régalé une équipe de bénévoles : un gîte a pu être compté lors du week-end, et a donné de très bons résultats : 1230 Murins à oreilles échancrées409 Grands rhinolophes et 94 Pipistrelles communes (et en prime quelques noctules en sortie de gîte) !

Merci à tous nos bénévoles pour leur présence et leur investissement ! Un grand merci aussi à Laurent et Dolores de nous avoir chaleureusement accueilli dans leur superbe ferme, et pour leur aide précieuse lors des prospections du samedi.

Donnez votre avis, sauvez les zones humides !

Le Gouvernement multiplie les mesures en faveur de la création de retenues de substitution destinées à l’irrigation, souvent au détriment de zones naturelles. La LPO dénonce une régression écologique irresponsable visant à maintenir sous perfusion un modèle agricole obsolète et délétère, et appelle les citoyens à se mobiliser.

Jusqu’au 19 juin 2024, le ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires soumet à la consultation publique obligatoire un projet de modification de l’arrêté du 9 juin 2021 encadrant l’aménagement et l’exploitation de plans d’eau au niveau national, conformément à la rubrique 3.2.3.0 de la nomenclature annexée à l’article R. 214-1 du code de l’environnement.

La LPO demande le retrait de ce projet d’arrêté et encourage les Français à s’y opposer lors de la consultation publique en donnant un avis défavorable avant le 19 juin.

La modification envisagée consiste à soustraire de l’application de l’article 4 dudit arrêté les zones humides dont la superficie est inférieure à 1 hectare, qui représentent environ la moitié de la surface nationale estimée à 3 millions d’hectares. Selon cet article 4, l’implantation d’un plan d’eau en zone humide ne peut intervenir que s’il participe à l’opération de restauration de cette dernière, ou s’il respecte une série de conditions strictes :

  • Existence d’un intérêt général majeur ;
  • Absence d’autre solution alternative ;
  • Efficacité des mesures de réduction et de compensation de l’impact écologique.

Si l’arrêté est adopté, les plans d’eau inférieurs à 1 hectare seront désormais exonérés de toutes ces conditions, avec comme conséquence l’implantation facilitée de bassins d’irrigation artificiels de taille moyenne (des « mini méga-bassines ») en lieu et place d’habitats naturels pour la biodiversité.

Cette mesure fait suite à l’adoption en première lecture par les députés le 26 mai dernier de la Loi d’orientation agricole qui, entre autres reculs environnementaux, limite les procédures de recours suspensif contre les méga-bassines afin de faciliter leur installation.

Il est estimé qu’environ la moitié des zones humides françaises ont disparu entre 1960 et 1990, victimes du remembrement agricole et de l’urbanisation, et que 41 % des milieux humides françaises ont continué de se dégrader entre 2010 et 2020 selon une étude des services de l’État.

Dans un contexte de réchauffement climatique et d’effondrement du vivant, il est irresponsable de faire disparaitre des écosystèmes qui sont essentiels pour préserver la biodiversité, réguler le cycle de l’eau et absorber du carbone. L’accaparement des ressources en eau au profit d’une poignée d’agroindustriels accentue en outre l’assèchement des bassins versants et les inégalités au sein du monde agricole.

Un chantier de jeunes sur la RNR du Pont-Barré

La LPO Anjou propose aux jeunes du département de profiter de quelques jours de leurs vacances estivales pour découvrir et préserver le patrimoine naturel et historique de la vallée du Layon.

Du lundi 8 au vendredi 12 juillet 2024, l’association propose 5 jours de chantier découverte à des jeunes de 11 à 17 ans. Épaulés par la gestionnaire de la Réserve, les participants auront pour mission d’entretenir la réserve, de réhabiliter un ruisseau ou encore d’ouvrir un sentier.

Pour changer du chantier, ils pourront, accompagnés d’un animateur nature, découvrir le patrimoine naturel et historique de l’Anjou en partant à la recherche du castor, en posant des pièges photos, etc.

Ce stage gratuit se déroule sur la réserve naturelle régionale des coteaux du Pont-Barré à Beaulieu-sur-Layon. Il s’adresse à des jeunes soucieux de l’environnement et qui ont envie de s’impliquer dans sa protection. Aucune compétence n’est requise, à part être toujours de bonne humeur et surtout aimer la vie en groupe !

Ce sera l’occasion pour les jeunes de se rencontrer autour d’une action concrète et de mettre en place des aménagements au profit de la faune sauvage. Les horaires sont adaptables en fonction des besoins du groupe. Pour chaque participant, il faudra prévoir le pique-nique pour le déjeuner et une tenue qui ne craint pas les travaux d’extérieurs. La LPO Anjou fournira tout le matériel de chantier, le goûter et l’eau.

Pour vous inscrire, merci de nous faire parvenir les deux documents ci-dessous remplis à valerie.chalumeau@lpo.fr.

Et les grands gagnants de l’Écolo Big Day sont…

Le week-end des 18 et 19 mai dernier, 9 équipes, composées de 24 participants, se sont affrontées pour se disputer le trophée de l’Écolo Big Day 2024. Motivés comme jamais, nos participants sont partis à la recherche d’un maximum d’espèces d’oiseaux différentes en 24 heures top chrono !

Les 9 équipes se sont surpassées sur les jeux de mots cette année : nous avons eu droit à des noms d’équipe tous plus drôles les uns que les autres ! Les Caramels au bird salé, les Pouillots vélo, les Râles des gênants, les Rats passent partout… L’inventivité était au rendez-vous !

Le classement était serré au sommet, mais avec 0,75 point d’avance, ce sont les Caramels au Bird salé qui remportent la victoire (119 espèces contactées), suivis de près par les Faucons aimelesrillauds, qui se sont héroïquement illustrés par le nombre de kilomètres parcourus à vélo (175 !) et leur nombre d’espèces contactées (124, soit 5 de plus que nos grands gagnants).

Les yeux et oreilles aguerris de nos participants ont réussi à contacter un total de 147 espèces en 24 heures : certains ont été plus chanceux que d’autres en observant certaines espèces plus rares (Bécasseau maubèche, Chevalier aboyeur, Héron pourpré… n’ont été contactés qu’une seule fois pendant le week-end).

Entre coups durs, coups de mou, coups en traître et coups de cœur, on félicite tous nos participants pour leur dur labeur et on vous dit à l’année prochaine !

Retour en images

On compte les chauves-souris aux jumelles thermiques

Le mardi 28 mai, des membres de notre équipe Chiroptères se sont rendus sur plusieurs sites pour compter les chauves-souris présentes. Un comptage facilité par l’utilisation de jumelles thermiques !

Colonie de Grands Murins © Juliette Ragot.

Afin de suivre l’état des populations de Grands Murins, ainsi que leurs habitats, les chargés de mission Chiroptères de la LPO Anjou font des comptages annuels des colonies connues dans le département. Les effectifs de Grands Murins sont en augmentation dans la région, il est donc important de vérifier que leurs habitats restent intacts.

Le 28 mai, c’est dans le Saumurois et le Baugeois que les comptages se sont déroulés : en une journée, 119 Grands Murins ont été comptabilisés dans les combles d’églises et d’habitations privées. Grâce à un de nos bénévoles, on a aussi fait la belle découverte d’une nouvelle zone de regroupement de plusieurs espèces dans un même comble (Oreillard gris, Sérotine commune, pipistrelles, Grand Murin) ! Ce site fera également l’objet d’un comptage annuel à partir de l’an prochain.

Des Grands Murins en haut d’une poutre © Juliette Ragot.

Le soir même, au château du Plessis-Bourré, l’équipe Chiroptères a continué ses comptages en utilisant cette fois-ci des jumelles à vision thermique. Cet équipement fait actuellement l’objet d’un test afin de comparer ces jumelles à celles à vision nocturne.

109 individus de Grands Murins ont été comptabilisés, un record d’effectif sur le site depuis le début des comptages en 2010 ! Les jumelles thermiques offrent plus de précision et permettent de détecter plus efficacement les chauves-souris, surtout en l’absence de visibilité (au milieu de la nuit, par exemple). On vous laisse découvrir le résultat avec cette vidéo :

© Camille Gaudin.