La LPO Anjou recrute une chargée ou un chargé de missions agriculture et biodiversité

Avec ses 1 600 adhérents, une équipe de 25 salariées et salariés, aidée de 6 volontaires en service civique et 4 stagiaires, la LPO Anjou agit depuis près de 30 ans sur l’ensemble du département de Maine-et-Loire pour la conservation des espèces et des milieux et pour la sensibilisation de tous les publics.

Propriétaire ou gestionnaire de plus de 500 hectares au sein des sites Natura 2000 du département, actrice du déploiement des MAEc et animatrice d’un réseau de fermes partenaires, notre association souhaite renforcer ses actions sur l’ensemble des espaces agricoles.

Avec l’esprit militant qui vous anime, vous serez référente ou référent du sujet et coordonnerez la dynamique bénévole du projet Paysans de Nature déployé par l’association.

Missions et activités principales

  • La veille sur l’actualité « agriculture et biodiversité » notamment la PAC ;
  • Le soutien des chargés de missions concernant :
    • les PNA d’espèces des milieux agricoles (plantes messicoles, Râle des genêts, Outarde canepetière, chiroptères…) ;
    • la préparation et la mise en œuvre des PAEC territoriaux ;
  • La gestion des propriétés agricoles de la LPO (acquisitions, bail rural environnemental, conventions de gestion…) ;
  • L’animation du réseau de fermes partenaires ;
  • La coordination du réseau de bénévoles pour la réalisation d’actions de :
    • diagnostics d’exploitations ;
    • plantations de haies et autres travaux ou aménagements en faveur de la biodiversité ;
  • Le lien avec les organismes professionnels agricoles partenaires ;
  • Des interventions de formation à destination des agriculteurs ou futurs agriculteurs (MFR, lycées agricoles…) ;
  • Le lien avec le réseau agriculture de la LPO France.

Vous pourrez également intervenir dans l’accompagnement de collectivités désireuses de favoriser la biodiversité au sein leur foncier agricole (acquisitions, BRE, conventions de gestion…).

Compétences requises

De formation supérieure en agriculture et/ou en environnement, vous disposez des compétences suivantes :

Connaissances :

  • Des politiques de l’État et des collectivités en matière d’environnement, et plus particulièrement d’agro-écologie ;
  • Du monde agricole et de ses acteurs (Terres de Liens, CIVAM, chambres d’agriculture…) ;
  • De la flore des milieux agricoles (prairies et cultures) ;
  • De la fonctionnalité des sols.

Savoir-faire :

  • Animation et mobilisation d’un réseau bénévole ;
  • Montage et gestion de projets ;
  • Maîtrise des outils bureautiques et du SIG (Qgis) ;
  • Techniques de communication (expression, négociation) ;
  • Veille documentaire ;
  • Création et suivi de partenariats.

Capacités :

  • Convictions relatives à l’objet social de la LPO ;
  • Relationnelles (écoute, goût du contact, ouverture aux autres) ;
  • Prise de parole en public ;
  • Adaptabilité et pragmatisme ;
  • Réflexion prospective.

Conditions d’exercice de la fonction

  • Contrat à durée indéterminée à temps plein (base 39 h et attribution de 24 jours de RTT) ;
  • Travail possible en soirée ou le week-end ;
  • Poste basé à Angers ;
  • Rémunération selon compétences et expérience (CCN ECLAT – Classification :
    Groupe E – coefficient selon expérience et ancienneté dans la branche) ;
  • Mutuelle de groupe et remboursement des frais de transport en commun à 50 % ;
  • Mise à disposition d’un ordinateur portable et d’un téléphone (forfait 4G).

Le poste proposé ne comporte pas de fonction de management de salarié mais l’encadrement de stagiaires et volontaires en service civique. Selon ses compétences,
le ou la gestionnaire coordonnera l’intervention de collègues spécialistes (groupes
taxonomiques, chantiers, animations, administration…).

Le poste impose des déplacements réguliers sur l’ensemble du département de
Maine-et-Loire. Le permis B est donc requis. L’association possède des véhicules de
service, mais en cas d’indisponibilité, un véhicule personnel est indispensable.

Candidature

Lettre de motivation et CV à adresser :

  • par courrier à l’attention de :
    Mme la présidente de la LPO Anjou
    35, rue de la Barre, 49000 Angers.
  • ou par mail à anjou@lpo.fr.

Clôture des candidatures le 10 novembre 2022.

Dates prévisionnelles d’entretien du 14 au 18 novembre.

Prise de poste dès que possible à compter de janvier 2023.


Vous pouvez consulter la fiche de poste ici.

Le Conseil d’État suspend à nouveau le piégeage traditionnel des alouettes

La plus haute juridiction administrative française inflige un énième camouflet au gouvernement qui s’obstine à vouloir autoriser ces pratiques moyenâgeuses et déjà jugées illégales sous la pression des lobbies de la chasse.

Alouette des champs © Philippe Siriot

Deux arrêtés ministériels autorisant la chasse aux pantes (filets horizontaux) et aux matoles (cages tombantes) et fixant les quotas de capture à 106 500 alouettes des champs dans quatre départements (Landes, Gironde, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques) pour la saison 2022-2023 ont été suspendus ce vendredi 21 octobre par une ordonnance du juge des référés du Conseil d’État suite à un recours en urgence de la LPO et One Voice.

Publiés au Journal officiel le 7 octobre dernier, ces arrêtés visaient une nouvelle fois une espèce dont le statut de conservation est défavorable aux niveaux européen et français : l’Alouette des champs en fort déclin a perdu plus de la moitié de ses effectifs européens depuis 1980 et près du quart de sa population française au cours des 20 dernières années.

Le Conseil d’État avait déjà annulé le 6 août 2021 les arrêtés ministériels ayant autorisé les mêmes pratiques pour les saisons 2018-2019, 2019-2020 et 2020-2021, car elles contrevenaient à la directive Oiseaux de l’Union européenne. Le 15 octobre 2021, plusieurs arrêtés ministériels les autorisant à nouveau pour 2021-2022 avaient malgré tout été publiés au Journal officiel, déjà sur ordre d’Emmanuel Macron soucieux de ménager les chasseurs à l’approche des élections présidentielles. Nos associations avaient immédiatement déposé des recours en référé auprès du Conseil d’État pour demander leur suspension en urgence, obtenue le 25 octobre 2021.

Qu’importe que le Conseil d’État ne se soit pas encore prononcé sur une éventuelle annulation définitive, qu’importe que le ministre en charge de la chasse, Christophe Béchu, se soit engagé le 2 août devant l’Assemblée nationale à attendre cette décision avant de signer les arrêtés, qu’importe que la France fasse l’objet d’une procédure d’infraction de la part de la Commission européenne sur ce sujet depuis 2019 : le gouvernement avait fait le choix de la récidive en reprenant des arrêtés qu’il sait illégaux, ce que vient une nouvelle fois de confirmer le Conseil d’État !

Pour tenter de satisfaire les lobbies cynégétiques, Emmanuel Macron impose chaque année la reconduction d’arrêtés déjà jugés illégaux à maintes reprises en sachant pertinemment qu’ils seront suspendus peu après par le Conseil d’État. Ce petit jeu ne trompe même plus les chasseurs. Il est temps que ces récidives consternantes cessent enfin.

Allain Bougrain Dubourg,
président de la LPO

Méprisant la biodiversité, le président Macron offre le piégeage aux chasseurs…

Alouette des champs © Philippe Siriot

Quatre arrêtés ministériels viennent d’autoriser à nouveau la capture létale de plus de 100 000 oiseaux sauvages, déjà jugée illégale à plusieurs reprises par le Conseil d’État et la Commission européenne. La LPO dénonce ce cadeau inacceptable.

Deux duos d’arrêtés ministériels (un arrêté cadre et un arrêté fixant les quotas) autorisant la chasse aux pantes (filets horizontaux) et aux matoles (cages tombantes) de 106 500 alouettes des champs dans quatre départements (Landes, Gironde, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques) pour la saison 2022-2023 ont été publiés au Journal officiel ce 7 octobre.

Ces arrêtés visent une nouvelle fois une espèce dont le statut de conservation est défavorable aux niveaux européen et français : l’Alouette des champs, en fort déclin, a perdu plus de la moitié de ses effectifs européens depuis 1980 et près du quart de sa population française au cours des 20 dernières années.

Saisi par la LPO et One Voice, le Conseil d’État avait pourtant annulé le 6 août 2021 les arrêtés ministériels ayant autorisé les mêmes pratiques pour les saisons 2018-2019, 2019-2020 et 2020-2021, car elles contrevenaient à la directive Oiseaux de l’Union européenne. Le 15 octobre 2021, plusieurs arrêtés ministériels les autorisant à nouveau pour 2021-2022 avaient malgré tout été publiés au Journal officiel, déjà sur ordre d’Emmanuel Macron soucieux de ménager les chasseurs à l’approche des élections présidentielles. La LPO et One Voice avaient immédiatement déposé des recours en référé auprès du Conseil d’État pour demander leur suspension en urgence, obtenue le 25 octobre 2021.

Qu’importe que le Conseil d’État ne se soit pas encore prononcé sur une éventuelle annulation définitive ; qu’importe que le ministre en charge de la chasse, Christophe Béchu, se soit engagé le 2 août devant l’Assemblée nationale à attendre cette décision avant de signer les arrêtés, qu’importe que la France fasse l’objet d’une procédure d’infraction de la part de la Commission européenne sur ce sujet depuis 2019 : le gouvernement fait le choix de la récidive en reprenant des arrêtés qu’il sait illégaux. Et, comme à son habitude, il les publie la veille de leur application afin de laisser tuer des milliers d’oiseaux le temps que le Conseil d’État se prononce sur le recours en référé que la LPO va déposer immédiatement pour demander la suspension de ces arrêtés.

Pourquoi respecter la loi quand il suffit de la modifier ?

Pour se justifier, il affirme que les nouveaux arrêtés cadre sur les chasses traditionnelles, qui viennent abroger ceux du 17 août 1989, ont fait l’objet d’une refonte intégrale afin de respecter cette fois les exigences de la directive Oiseaux. En décembre 2021, la LPO a attaqué les précédents arrêtés cadres devant le Conseil d’État auquel le Ministère refusait de répondre depuis des mois en travaillant plutôt à leur réécriture en compagnie des lobbies cynégétiques.

Selon le Ministère : « cette refonte se caractérise par la démonstration de l’absence d’autre solution satisfaisante, par le renforcement de l’encadrement de la chasse, par la création ou le renforcement de mesures de contrôle et de surveillance permettant d’assurer la sélectivité et la prise de faibles quantités, ainsi que l’exploitation judicieuse de cette chasse traditionnelle. »

Un contrôle théorique car l’Office français de la biodiversité (OFB) ne dispose pas d’agents en nombre suffisant pour surveiller tous les sites. Et les pièges utilisés ne sont pas plus sélectifs qu’auparavant : la LPO a démontré par le passé que certains passereaux protégés comme des pinsons des arbres, des chardonnerets ou des bruants ortolans étaient mutilés voire tués. Quant à l’absence d’autre solution « satisfaisante », les alouettes sont déjà chassées au fusil, les dernières estimations disponibles, qui portent sur la saison 2013-2014, faisant état de près de 180 000 individus tués chaque année. La LPO demande que l’Alouette des champs soit durablement retirée des espèces chassables et protégée compte tenu de l’effondrement très préoccupant de sa population.

Pour Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO :

« Le 26 septembre dernier, le président de la République m’affirmait droit dans les yeux qu’il placerait désormais la protection de la biodiversité dans les priorités de la France, quelques minutes avant de recevoir le président de la Fédération nationale des chasseurs… Sa décision de rétablir des pratiques moyenâgeuses affectant une espèce fragile va à l’encontre de ses prétentions et désavoue son propre ministre qui avait garanti attendre le jugement du Conseil d’État avant toute décision. En outre il invite à la manipulation d’oiseaux sauvages en pleine période de grippe aviaire, ce qui est irresponsable. »