Suivi de la fauche des prairies dans les Basses Vallées Angevines

À gauche, une prairie non fauchée et à droite, une prairie fauchée © Maël Ville-Pleurdeau.

Comme tous les ans vient la saison des fauches. Les belles prairies des Basses Vallées constituant le lieu de vie de nombreuses espèces d’oiseaux (Râle des genêts, Tarier des prés, Bruant des roseaux…) sont exploitées à partir de début juin pour permettre aux agriculteurs de remplir les stocks de foin. Vous vous en doutez alors, tout est une histoire de compromis. D’un côté, une fauche précoce permet aux propriétaires des parcelles d’avoir un bon rendement et un foin de qualité. Mais de l’autre, elle implique une disparition souvent prématurée de l’habitat auquel sont inféodées beaucoup d’espèces qui nichent directement au sol dans ces prairies.

Les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) existent dans le but d’établir ce compromis. Cette année, les agriculteurs s’engagent sur un nombre moyen de jours de retard de fauche sur l’ensemble des parcelles engagées dans le contrat. Ils ne peuvent pas faucher avant le 5 juin, date de référence, et reçoivent des indemnités en fonction du nombre de jours de retard à savoir 25, 35 ou 45. Mettons par exemple qu’un agriculteur possède deux parcelles de surface équivalente, qu’il en fauche une au 20 juin (15 jours de retard) et une au 10 juillet (35 jours de retard), il sera indemnisé à l’hectare sur la base de l’engagement de 25 jours de retard moyen de son contrat. L’engagement dans une MAEC implique également la rencontre obligatoire des animateurs du site Natura 2000 afin de valider en amont les dates de fauche en fonction des enjeux liés à la biodiversité.

D’un point de vue biodiversité justement, on estime que les premiers Râles des genêts ne sont aptes à voler qu’à partir de juillet, certains ne pouvant prendre leur envol qu’en septembre (dans le cas de la deuxième nichée). L’enjeu est donc de taille pour les oiseaux prairiaux et en particulier le Râle dont les effectifs ne cessent de baisser d’année en année. Retarder les dates de fauche peut donc permettre d’augmenter les chances de survie des jeunes, ce qui est loin d’être négligeable quand on sait que seules quelques dizaines de mâles chanteurs subsistent en France.

Râle des genêts dans une prairie © Louis-Marie Préau.

Cela étant dit, nous nous occupons donc tous les ans de faire un tour hebdomadaire des Basses Vallées (prairies de la Baumette, de l’île St-Aubin, de la Sarthe et du Loir) de juin à septembre afin de pointer les parcelles fauchées à chaque passage. Cela permet d’avoir un aperçu général et de comparer d’une année à l’autre l’évolution des dates de fauche. Les parcelles à enjeu (abritant notamment un ou plusieurs râles) sont particulièrement observées et les agriculteurs concernés peuvent être contactés afin de trouver un arrangement.

Une nouvelle animation sur le changement climatique dans les BVA

Pions de la maquette BVA © LPO Anjou.

Que sont les BVA ?

Les Basses Vallées Angevines (BVA) constituent un ensemble de plus de 9 000 hectares sur le bassin-versant de la Maine. Composé majoritairement de prairies, ce territoire s’étend sur 33 communes. La richesse écologique du site fait l’objet de nombreux classements tels que Natura 2000 ou encore RAMSAR. Il est important de sensibiliser les enfants pour qu’ils développent une conscience citoyenne et environnementale et qu’ils deviennent les ambassadeurs de ce territoire remarquable.

Un programme pédagogique pour découvrir les BVA

Ce programme pour les classes de CM1 et CM2 de l’agglomération, financé par Angers Loire Métropole, regroupe plusieurs acteurs du territoire. Il se veut un moyen d’appréhender le territoire des BVA de façon globale et cohérente. Pour avoir le détail de toutes les animations scolaires proposées par la LPO Anjou, rendez-vous sur notre page Animations scolaires.

Des enfants expérimentent la maquette des BVA © LPO Anjou

Nouvelle animation sur l’impact du changement climatique

Manon Bachelet, volontaire en service civique sur l’accompagnement des démarches de sensibilisation et d’éducation à l’environnement, a mis en place une nouvelle animation sur l’impact du changement climatique dans les BVA. Elle a travaillé sur le déroulé et les supports pédagogiques pour mettre en place cette animation. Le but est de proposer aux enfants du cycle 3, une animation sur les causes et conséquences du changement climatique sur les milieux et, plus précisément, sur les BVA.

Avec l’aide de son tuteur, Théophile, chargé de missions en EEDD à la LPO Anjou, et de plusieurs bénévoles, elle a organisé une séance fin avril pour évoquer plusieurs idées et mettre en place l’animation. Son projet, presque achevé, Manon a proposé, ce mercredi 12 juillet, aux volontaires en service civique, stagiaires, salarié.e.s et bénévoles de participer à une nouvelle séance pour avoir des éventuels retours, afin de perfectionner son animation.

Manon Bachelet nous présente sa nouvelle animation © LPO Anjou.

Présentation de l’animation

Après la présentation de l’animateur, une introduction sur les BVA est expliquée aux enfants grâce à la maquette. Une fois le contexte général de cette zone humide décrit, les enfants, répartis en 6 groupes, devront compléter un puzzle sur l’impact du changement climatique dans les BVA (des causes humaines jusqu’au conséquences futures sur le milieu et les espèces). Après une correction, chaque groupe aménagera la maquette des BVA en fonction des conséquences du changement climatique. L’animateur simulera une crue tardive sur la maquette pour montrer les désastres du changement climatique. Pour finir, les élèves proposeront des écogestes en vue de protéger ce milieu si fragile et si particulier.

L’animation, n’étant pas encore finalisée, pourra changer jusqu’à son lancement officiel.

Prototype du puzzle © LPO Anjou.

Lancement

Un test en situation réelle se déroulera en septembre avec une classe, et son lancement officiel est prévu en janvier 2024. Nous vous tiendrons au courant de l’avancé de ce projet sur nos réseaux !

Un grand merci à Manon Bachelet pour la création de cette nouvelle animation ! Merci également aux bénévoles et à l’équipe LPO pour leur contribution et à Angers Loire Métropole pour le financement de ce programme pédagogique.

Visite du Refuge LPO de l’association des Croqueurs de pommes de l’Anjou

Le samedi 1er juillet, malgré le temps menaçant, 12 personnes, dont 2 enfants, ont participé à la matinée d’observation des oiseaux présents dans et autour du verger conservatoire des Croqueurs de pommes de l’Anjou, maintenant Refuge LPO. Elle était coanimée par deux adhérents des Croqueurs de pommes mais aussi de la LPO Anjou.

Observation des oiseaux © Association des Croqueurs de pomme de l’Anjou.

Après une rapide présentation du verger et la traversée des espaces où sont présentes près de 630 variétés de pommes et poires, le groupe s’est dirigé vers le bois voisin afin d’y observer, notamment, un Pic épeiche et un couple d’Orites (Mésanges) à longue queue et d’y entendre Pinson des arbres, Pouillot véloce et autres Fauvette à tête noire ou mésanges. Par contre, et malheureusement, aucun moineau en vue.

Le parcours a ensuite mené le groupe vers la pépinière du verger, large espace pour observer l’activité des abeilles des deux ruches mais aussi le ballet des deux Faucons crécerelles, des nombreux Pigeons, Martinets et Corneilles.

Aucune activité n’a été observée autour des 23 nichoirs installés dans les haies qui bordent le verger, les petits étant maintenant partis vers d’autres cieux.

Au total, cette sortie a permis la découverte du verger ainsi que l’observation et l’écoute d’une quinzaine d’espèces différentes d’oiseaux, signe d’une biodiversité riche, même à proximité d’une zone urbaine et d’une route passante.

D’autres sorties seront proposées aux habitants de la commune de Saint-Sylvain-d’Anjou et aux adhérents de l’association des Croqueurs de pommes dans les mois à venir.

Information à venir sur le site des Croqueurs de pommes de l’Anjou.

Résultats des suivis printaniers 2023 de la Champagne de Méron

Voici les premiers résultats du printemps 2023 de la Champagne de Méron (Montreuil-Bellay), classée site Natura 2000. Alors que la chaleur estivale s’installe, l’équipe saumuroise réalise les derniers suivis de la saison de reproduction… et les premiers résultats sont très positifs !

Côté Outardes, 20 mâles chanteurs ont été recensés lors des deux premiers comptages concertés des 26 avril et 17 mai : c’est deux de plus que l’année dernière, déjà on progresse. Autre bonne nouvelle, des individus ont été retrouvés sur deux secteurs que nous pensions désertés… Merci à tous les bénévoles et agriculteurs qui prennent part aux différents suivis !

Concernant les autres espèces prioritaires du site, les effectifs sont similaires à 2022 avec au moins 50 couples d’Œdicnèmes criards, 2 de Courlis cendrés et 3 de Pies-grièches écorcheurs. Le retour de la Gorgebleue à miroir est également confirmé, avec, comme l’année dernière, deux mâles chanteurs recensés !

Enfin, Busards cendrés, Circaètes Jean-le-Blanc et Busards Saint-Martin sont toujours régulièrement observés en chasse au-dessus des jachères de la Champagne.

Gorgebleue à miroir © Y. Guenescheau.

Le rythme des suivis ralentira cet été et les prochains comptages concertés auront lieu à la période des rassemblements post-nuptiaux… On se retrouvera toutefois la dernière semaine de juillet pour une prospection collective à la recherche des indices de nidification !

À bientôt sur le terrain !

Contacts et informations

Vous pouvez contacter l’accueil de l’antenne LPO Saumur : 02 41 67 18 18.

Vous pouvez également envoyer un mail à Axelle Denis, chargée de mission biodiversité, référente site Natura 2000 Méron ou Alexis Genuy, chargé d’études biodiversité.