Baguage 2021, l’heure du bilan

13ᵉ année de suivi pour notre camp de baguage dans les Basses Vallées Angevines.
Mardi 31 août dernier, après un mois de suivi quotidien des fauvettes paludicoles, la dernière opération de baguage a eu lieu, terminant ainsi la saison 2021.

Un grand merci à tous les aides-bagueurs bénévoles : vous êtes 38 à avoir participé au camp ! Sans oublier les bagueurs bénévoles : Emmanuel Séchet, Gilles Mourgaud, Patrick Mulot, Sylvain Courant et Frédéric Laigneau.

Votre investissement représente 1 077 heures, soit 154 journées/homme ou encore près de 7 mois et demi de travail pour une seule personne !

Si vous n’avez pas pu venir nous aider, découvrez le bilan de cette année en quelques chiffres :

Photos : Mathurin Aubry, Camille Lepère et Michèle Boisdron.

Petit quizz : une faute d’orthographe s’est invitée dans trois mots de l’image, saurez-vous les retrouver ? Alain Fossé ? ?

Programme de rééquilibrage du lit de la Loire : l’arrêté est signé !

Photo : VNF

La Loire a fait l’objet au cours des xixᵉ et xxᵉ siècles de nombreux aménagements pour exploiter ses ressources et améliorer sa navigabilité. Ceux-ci ont entraîné, entre Nantes et Les Ponts-de-Cé, l’enfoncement du lit du fleuve, avec des conséquences dommageables sur le fonctionnement et la morphologie du fleuve lui-même et des impacts multiples sur les milieux naturels et la biodiversité.

Il est essentiel que la Loire retrouve son équilibre. C’est l’objectif du programme de rééquilibrage du lit de la Loire, inscrit dans le contrat pour la Loire et ses annexes (CLA). Voies navigables de France en est le maître d’ouvrage et travaille en collaboration et concertation avec l’ensemble des acteurs du territoire.
Objectif : restaurer l’équilibre du fleuve tout en préservant ses différents usages.

L’arrêté d’autorisation interpréfectoral est signé (en consultation ici), portant autorisation environnementale unique pour la réalisation du programme de rééquilibrage du lit de la Loire entre Les Ponts-de-Cé et Nantes.

Ainsi, les travaux du secteur A, entre Montjean-sur-Loire et Ingrandes – Le-Fresne-sur-Loire, sont en cours de préparation. Ils seront réalisés par le groupement GUINTOLI/CHARIER GC/CDES, sous la maîtrise d’œuvre d’ISL Ingénierie. Le chantier devrait commencer début septembre, sous réserve d’un maintien d’un niveau de la Loire suffisamment bas.

La rentrée sera également marquée par la fin des diagnostics archéologiques sur les grèves de Loire !

En effet, par arrêté du 24 février 2020, le préfet a prescrit la réalisation de seize tranches de diagnostics d’archéologie préventive, pour une surface totale de 250 hectares. À ce jour, 85 hectares, répartis sur 6 secteurs situés entre Vair-sur-Loire et Oudon, restent à prospecter. Les diagnostics seront réalisés par l’INRAP à partir de début septembre, si le niveau d’eau le permet.

Pour suivre les actualités, rendez-vous sur le site internet du programme ici

Le berger du Pont-Barré

Découvrez le portrait de Bérenger, paysan sans terre d’un nouveau genre. Par choix il a choisi l’itinérance et n’a pas de bergerie.

Au printemps ou durant l’été il aime voir son troupeau paître les coteaux et les zones humides le long du Layon et de la vallée de la Loire. Le pâturage y est riche et la diversité de plantes présentes dans ces espaces naturels extraordinaire. Sur la réserve 450 espèces végétales sont disponibles, leur valeur fourragère et leur complémentarité nutritionnelle en font un mets de choix, d’autant plus que nombre d’entre elles sont des plantes aromatiques (Origan, Thym serpolet, fenouil…).

En hiver son troupeau se fond dans le vignoble, l’herbe y est abondante et les vignerons sont trop heureux d’accueillir ces assistants débroussailleurs sur leur parcelles.

Ce système pastoral calqué sur des pratiques ancestrales est toujours d’actualité dans d’autres régions françaises. En montagne ou dans les plaines de la Crau sur le pourtour méditerranéen, là où les contraintes saisonnières sont très fortes, le berger a toujours pratiqué ces transhumances depuis la nuit des temps. Vidéo : Julien Le Berre – LPO Anjou – 2021MOINS

Crue tardive : un impact dramatique pour les sternes

Communiqué de presse – Angers, le 7 juillet 2021
Photos : LPO Anjou

Pour la seconde année consécutive, nous assistons impuissants à la destruction des nichées de sternes sur les bancs de sable de la Loire.

Département majeur d’accueil pour les populations ligériennes de sternes, le département de Maine-et-Loire a une responsabilité très forte pour la survie de ces espèces menacées et protégées. Chaque année, La LPO Anjou et le Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine agissent ensemble pour tenter de préserver la tranquillité des sites de reproduction et assurer aux sternes les conditions nécessaires à l’envol des jeunes : sensibilisation, suivi hebdomadaire des colonies, mise en place de signalisation sur les sites sensibles…

Depuis 2013, la préfecture a mis en place deux arrêtés de protection de biotope (APB)* qui visent à préserver les habitats d’espèces protégées, en restreignant localement les actions et activités pouvant leur porter atteinte.

Avec 461 couples de sternes nicheuses sur les grèves de Loire, l’année s’annonçait pourtant prometteuse. Il fallait remonter à 2011 pour retrouver de tels effectifs. Entre Les Ponts-de-Cé et Montsoreau, zone classée Natura 2000, 285 couples de Sternes pierregarins et 176 couples de Sternes naines s’étaient installés.

Sternes pierregarins et Sterne naine – Photos : Louis-Marie Préau et LPO Anjou

Mais avec les pluies des dernières semaines, la montée tardive des eaux a emporté avec elle plusieurs centaines d’œufs et de poussins de ces espèces déjà en état critique de conservation. Entre Montsoreau et Les Ponts-de-Cé, une hausse de moins d’un mètre suffit à balayer toute une génération d’oiseaux. D’autres espèces nichant au sol, sur les grèves, comme le Petit Gravelot, la Mouette rieuse ou l’Œdicnème criard ont également été touché par cette crue de plus de 1,50 m.

L’équipe de la LPO Anjou avec l’aide du Parc naturel régional a donc procédé en urgence au retrait des panneaux qui signalaient les colonies pour les protéger. Malgré cette opération, il est possible que des panneaux aient été arrachés par l’eau et s’échouent sur les berges. Si vous en trouvez un, merci de nous le signaler ou de nous le rapporter.

La décrue est maintenant amorcée et deux grèves ont résisté, sauvant ainsi 47 poussins de sternes.

Cette crue tardive est bien évidemment naturelle car consécutive à l’exceptionnelle pluviosité de ce mois de juin. Ce qui nous inquiète c’est qu’il s’agit de la 4e en 6 ans, là où l’événement n’intervenait que très accidentellement au cours des décennies précédentes… Et si nous avions là, sous nos yeux, un des nombreux effets du changement climatique ?

L’espoir de voir apparaître une seconde nichée en fin d’été est très faible. En effet, les sternes repartent habituellement en Afrique à la mi-août et il faut compter une quarantaine de jours pour qu’elles puissent mener à bien leur nichée.

*Pour rappel et pour protéger ces oiseaux nicheurs, l’accès aux îlots est interdit, tout comme l’accostage, le stationnement des embarcations, le survol à basse altitude, la divagation d’animaux domestiques, le bivouac, le camping et les feux. Des panneaux rappelant les interdictions en vigueur sont installés par les bénévoles de la LPO Anjou. La réglementation de l’APB s’applique même en l’absence de signalisation.

De nouvelles dégradations de gîtes majeurs à chauves-souris

Communiqué de presse – Angers, le 1er juillet 2021
Dégradation de l’entrée de la cavité (vue de l’extérieure)

Les chauves-souris représentent plus d’un tiers des espèces de mammifères sauvages de la région des Pays de la Loire et forment un maillon essentiel de la diversité du vivant. Totalement insectivores, leur rôle dans l’équilibre des écosystèmes n’est plus à démontrer. Espèces menacées mais souffrant d’un déficit d’image, elles sont relativement mal connues du grand public, ce qui ne facilite pas leur préservation.

La LPO Anjou, association membre du Groupe Chiroptères des Pays de la Loire, s’investit pour la cause des chauves-souris depuis de nombreuses années. Elle agit ainsi aux côtés de la puissance publique pour mieux conserver ce patrimoine en danger. Par exemple, l’association est mandatée par l’État et l’Europe pour préserver durablement les gîtes à forts enjeux et leur fonctionnement. Elle conduit ainsi la politique «  Natura 2000  », appuyée localement par de nombreuses collectivités.

La protection des chauves-souris, un enjeu majeur en Anjou

Chaque été, les chauves-souris femelles se regroupent en colonies pour mettre bas et élever leur unique jeune de l’année. C’est une période particulièrement sensible pour ces espèces car les juvéniles apprennent à voler puis à chasser tardivement, et sont ainsi entièrement dépendants de leurs mères pour les alimenter. Certaines espèces sont dites «  anthropophiles  » et préfèrent s’installer dans les combles ou greniers d’habitations, d’autres sont «  troglophiles  » (cavités souterraines ou grottes), ou encore «  arboricoles  » (fentes et cavités d’arbres). La plupart des espèces sont particulièrement fidèles à leur gîte de mise-bas et y retournent ainsi chaque année.

Plusieurs réseaux souterrains de Maine-et-Loire sont suivis chaque année afin d’évaluer l’état des populations à l’échelle du département. En effet, la plupart des anciennes carrières accueillent de nombreuses espèces lors de l’hibernation, étape importante de leur cycle de vie (de novembre à avril).  Compte tenu de la sensibilité des chauves-souris et de leur statut de rareté, certaines cavités sont inscrites dans le réseau «  Natura 2000  », un périmètre géographique défini par la présence d’espèces ou d’habitats inscrits sur des directives européennes http://www.natura2000.fr. Cette politique a pour objectif de préserver et maintenir ces habitats ou espèces dans un bon état de conservation. Elle permet de protéger les sites présentant des enjeux forts de conservation, notamment les sites d’hibernation et de mise-bas des chiroptères, en finançant des actions telles que la pose de grilles anti-intrusions aux entrées de cavités afin de veiller à la quiétude de ces gîtes.

Cette protection peut être renforcée par la mise en place de protection réglementaire que sont les arrêtés préfectoraux de protection de biotope (APPB), qui interdisent ou encadrent de manière stricte certaines activités susceptibles de porter atteinte à l’équilibre biologique des milieux ou à la survie des espèces protégées y vivant. 

Le dérangement, une pression supplémentaire en période sensible

La LPO Anjou procède à une tournée des sites majeurs durant l’été pour comptabiliser les individus et espèces présentes. Et ce sont plusieurs constats malheureux qui ont été observés cette dernière semaine de juin  : plusieurs effractions dans des cavités protégées ont eu lieu, dont la fracturation de l’entrée de l’un des sites d’importance nationale du département. Ce site regroupe plus de 3  000 individus durant l’hiver, avec notamment deux espèces à fort enjeu  : le Grand Rhinolophe et le Murin à oreilles échancrées. Une importante colonie de mise-bas de Grand Rhinolophe est également présente à proximité.


Grands Rhinolophes et Murins à oreilles échancrées

Une partie de l’alimentation électrique permettant de faire fonctionner un dispositif de suivi des chauves-souris a été endommagée et dérobée, et un autre site protégé a montré des traces de passage récentes. Ce type d’événements, relativement fréquent, est la démonstration d’une méconnaissance de la réglementation ou d’un sentiment d’impunité vis-à-vis de cette dernière. En complément, des cas de mortalité de juvéniles ont été relevés dans plusieurs secteurs, sans qu’une cause précise ait pu être établie. La LPO Anjou déplore bien évidemment ces actions, qui portent atteinte à la tranquillité de ces espèces fragiles. En effet, en été, le dérangement d’une colonie de mise-bas peut causer son départ du lieu, la mort des individus causée par le stress ou la mort des jeunes par abandon par les mères. Pour ces espèces au taux de reproduction très bas, de tels actes peuvent avoir des conséquences dramatiques. De plus, ces colonies sont parfois concentrées sur quelques sites seulement  : l’impact sur l’une d’entre elles peut ainsi se répercuter sensiblement à l’échelle de la population régionale.

Une plainte en gendarmerie va être déposée par la LPO France afin de signaler le vol de matériel et la dégradation de la grille d’entrée, et permettre aux services de police d’être avertis si ce type d’événements se reproduit ailleurs.

Dégradation de l’entrée de la cavité (vue de l’intérieure)

Pour rappel, l’ensemble des espèces de chiroptères et leurs habitats sont protégées par l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000649682/. Il est ainsi interdit de leur nuire ou de dégrader leurs sites de reproduction, d’hibernation ou de repos. Pour en savoir plus sur ces animaux étonnants, n’hésitez pas à participer aux animations «  Nuit de la chauve-souris  » organisées un peu partout dans le département  ! https://www.nuitdelachauvesouris.com

À la recherche de nouvelles colonies

Si la LPO Anjou a connaissance des sites majeurs de mise-bas dans certains secteurs, de nombreux gîtes estivaux restent à découvrir  : elle appelle donc tout habitant ayant des groupes de chauves-souris gîtant chez lui à nous communiquer leur existence  ! Ce recensement permettra d’améliorer les connaissances sur la zone concernée et d’apporter le soutien nécessaire à ces espèces menacées essentielles pour nos écosystèmes.

Coordonnées : LPO Anjou – anjou.chiro@lpo.fr

Plus d’informations : https://chiro49-n2000.frama.site

Synthèse des données 2020 de Faune Anjou.

Les observations et leur partage depuis plus de 10 ans sur Faune-Anjou constituent l’une des plus importantes contributions bénévoles de la LPO Anjou.

Depuis la mise en ligne de www.faune-anjou.org en septembre 2009, l’engouement des observateurs angevins pour partager leurs observations n’a cessé de croître et ainsi améliorer les connaissances naturalistes du département. En effet, des 100 000 données collectées en 2010, nous sommes désormais à plus de 200 000 observations annuelles ces deux dernières années. Forte de près de 4 400 contributeurs notre plateforme collaborative a franchi le cap remarquable des deux millions d’observations archivées à la fin 2020.

Bien qu’environ 84 % des données concernent les oiseaux, les autres groupes taxinomiques prennent petit à petit leur essor. Ces observations réparties sur l’ensemble du département sont réalisées au quotidien par l’équipe salariée pour les actions de protection des espèces et des milieux qu’elle conduit. Grâce à ces nombreuses données une meilleure prise en compte de la biodiversité s’opère à différentes échelles et dans les politiques publiques environnementales.

Mais derrière ces chiffres et les heures de terrain qu’ils représentent, il y a le regard d’observateurs attentifs et curieux. Nombreux à développer leurs compétences en s’ouvrant à de nouveaux taxons, ils sont des sentinelles irremplaçables qui alertent, partagent et agissent quotidiennement en faveur de l’environnement. Bien qu’il existe différents outils de restitution synthétique directement sur Faune-Anjou, l’idée d’une synthèse annuelle commentée était en projet depuis longtemps…

Le présent document est en quelque sorte un remerciement à l’ensemble des observateurs qui contribuent à l’amélioration des connaissances et à la protection de la biodiversité en partageant leurs observations sur Faune-Anjou.

Merci à tous, bonne lecture et à l’année prochaine !

Retrouvez la synthèse 2020 par ICI

Mammifères, reptiles, amphibiens et oiseaux : des espèces toujours plus menacées dans les Pays de la Loire

Murin à moustaches – Louis-Marie Préau

Régulièrement, des experts naturalistes et scientifiques se regroupent pour évaluer le statut de la faune et de la flore présents dans la région des Pays de la Loire. Depuis la fin des années 2000, cette expertise est régulièrement mise à jour pour les oiseaux nicheurs, les mammifères, les amphibiens et les reptiles. Les dernières évaluations menées illustrent une situation qui se dégrade  : 35 % des mammifères (19 espèces) sont menacés à divers degrés (vulnérable, en danger ou en danger critique), c’est-à-dire qu’il y a un risque important qu’ils disparaissent du territoire régional à moyen terme. Ce risque de disparition concerne aussi bien des micromammifères insectivores (comme la Crossope de Miller et la Musaraigne couronnée), que des rongeurs (comme le Rat noir et le Campagnol amphibie), que des carnivores (comme le Putois d’Europe et l’Hermine), que des chauves-souris (comme la Noctule commune et la Pipistrelle de Nathusius). 

  • 43 % des reptiles sont menacés de disparition à plus ou moins court terme, soit 6 espèces. De plus, 3 espèces sont classées NT («  quasi menacées  »). Il y a 10 ans, seulement 3 espèces étaient menacées sur 11 évaluées, soit 23 %. Par exemple, les deux vipères (Vipère aspic, Vipère péliade) présentes dans la région sont en train de disparaître et le Lézard ocellé, découvert récemment, se trouve totalement isolé sur le littoral vendéen. 
Vipère péliade – Didier Faux
  • 35 % des amphibiens sont classés dans une catégorie de menace, soit 7 espèces. Cette proportion d’espèces menacées n’a pas trop évolué mais il est inquiétant de constater qu’un grand nombre d’espèces (7) a rejoint la catégorie «  quasi menacée  », illustrant une dégradation généralisée des populations d’amphibiens. Les espèces menacées sont souvent les plus rares, comme le Sonneur à ventre jaune et le Pélobate cultripède, mais certaines sont plus largement réparties comme la Grenouille rousse. 
Pélodyte ponctué – Jessica Lafond
  • 35 % des oiseaux nicheurs sont menacés soit 57 espèces parmi les 204 nichant dans la région. Cette évaluation est la plus ancienne (2014) et sera mise à jour dans les prochaines années. Cela étant, les dernières tendances constatées ces trente dernières années au niveau national (cf. ce lien) n’augure pas d’une franche amélioration.
Alouette des champs – Philippe Siriot

Ce constat alarmant témoigne d’une situation qui ne cesse de se dégrader dans les Pays de la Loire, et qui suit malheureusement les tendances globales qui s’observent pour d’autres groupes d’espèces à différentes échelles. L’état de conservation des populations des amphibiens et reptiles continentaux par exemple, continue de se dégrader ces 10 dernières années. Cela est d’autant plus grave que plusieurs espèces sont en limite d’aire de répartition dans notre région et particulièrement sensibles et vulnérables face au réchauffement climatique en cours. 

Quels que soient les groupes d’espèces considérés, les causes de régression sont similaires et bien connues.

En premier lieu, le système agricole industriel et intensif est à l’origine de nombreuses menaces sur les habitats et les espèces qui en dépendent  : l’utilisation toujours croissante des pesticides (dont les désastreux néonicotinoïdes), l’agrandissement excessif des parcelles amenant la destruction des haies, le drainage, la suppression des mares…

En second lieu, l’artificialisation des sols par lurbanisation, sans considération du rôle des terres agricoles  : des villes des Pays de la Loire ont doublé en population, mais ont multiplié leurs surfaces par 10 dans les 50 dernières années.

Enfin, les changements climatiques qui accentuent la dégradation de milieux déjà fortement fragilisés. Les réponses techniques à ces changements sont de la seule responsabilité humaine et collective. Certaines politiques, permettant le développement d’une énergie durable, vont dans le bon sens face à cette crise climatique, mais ne sont pas toujours sans incidence sur certains oiseaux et certains mammifères, surtout lorsque les enjeux sont mal considérés, voire mal diagnostiqués (exemple avec les Noctules (chauves-souris) et les éoliennes).  

N’oublions pas non plus d’autres causes de régression, telles que  : pollution lumineuse, chasse, piégeage, etc. 

Bien entendu, et fort heureusement, certaines espèces s’en sortent mieux et restent encore à ce stade «  non menacées  » dans les Pays de la Loire. Par exemple, les populations de certains rapaces, comme l’Élanion blanc et le Faucon pèlerin, progressent dans la région de même que la Loutre et le Castor qui réoccupent petit à petit leurs territoires historiques.

Ce travail de publication régionale doit permettre d’éclairer les futurs élus départementaux et régionaux afin, avec l’appui des naturalistes, des scientifiques, mais aussi des citoyens, de décider des politiques publiques et actions de protection et de conservation les plus efficaces à mettre en œuvre

Chardonneret élégant – Yvon Guenescheau

La perte constatée de biodiversité régionale est le reflet des activités et de l’intervention humaines dans un passé très récent, depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Les temps ont changé  : la biodiversité, les paysages, l’alimentation, la qualité de l’air, de l’eau, la santé… sont aujourd’hui devenus des enjeux majeurs et non négociables pour les citoyens qui nécessitent un retour à des actions et pratiques plus mesurées, qui prennent soin de nous et des autres espèces vivantes. 

Contact presse :
Coordination régionale LPO Pays de la Loire, Mickaël POTARD – 06 45 72 16 02 – mickael.potard@lpo.fr

Laissons l’herbe grandir, laissons-la fleurir…

On les appelle bandes fleuries, jachères, bandes enherbées ou encore bords de route et de chemin, pelouses ou prairies naturelles, pieds de haie, pieds de mur ou talus, inter-rang ou tournières. Leur point commun est d’être enherbés et parfois fleuris  !

Ces espaces sont partout et occupent au total d’importantes surfaces. Alors que l’homme cherche de plus en plus à verdir ses actions et à minimiser son impact sur la biodiversité, se pourrait-il que les actions les plus simples lui échappent  ?

Trop souvent ces espaces sont négligés, considérés comme des sources de nuisances, et on s’évertue alors à les tondre et retondre, pour faire place nette, bien au-delà du simple souci de fonctionnalité, par habitude ou par envie d’une parfaite maîtrise sur la nature sauvage.

Pourtant ces espaces enherbés sont de vrais trésors de vie pour qui sait y regarder.

Qu’elle soit en ville ou à la campagne, au milieu des champs ou au bord d’une route, à proximité d’un cours d’eau, voire d’une forêt, sur un rond-point ou au pied d’un immeuble, toute surface enherbée peut se transformer en un jardin d’Éden, pour les centaines d’espèces de plantes et les milliers d’insectes qui s’y développeront  ! Ces espaces de vie peuvent accueillir jusqu’à 50 % de la flore de nos régions.

Faites un geste pour la biodiversité, ne broyez pas l’herbe entre le 15 mai et le 15 septembre et laissez des bandes d’herbe non tondue.

Alors vous verrez la magie opérer  : le paysage se transformera très vite, des plantes que vous n’aviez encore jamais remarquées fleuriront et vous serez étonné par leurs couleurs, leurs formes et leurs parfums. Coquelicots, centaurées, plantains, pissenlits, lins, bleuets, trèfles violets, compagnons blancs ou orchidées réapparaîtront, pour peu que ces espaces ne soient pas fertilisés. Vous admirerez alors les plus précieuses et délicates de nos orchidées sauvages (Ophrys abeille, Orchis mâle, Plathantère verdâtre, Orchis pourpre…).

Devant ce foisonnement de couleurs, les papillons, les abeilles sauvages et tous les autres insectes floricoles reviendront dans nos jardins, dans nos villes, dans nos campagnes. Ils se nourriront de ce réseau d’espaces fleuris et préservés. Ils y trouveront le nectar pour s’abreuver, les cachettes pour y dormir et y pondre leurs œufs. Les nombreuses larves comme celles des coccinelles pourront devenir adultes sans se faire broyer sur place. De nombreux oiseaux, telles les hirondelles, chasseront bientôt sur ces espaces préservés pour y nourrir leurs poussins. Les chauves-souris les relaieront la nuit pour profiter de du retour de cette flore sauvage.

Que vous soyez particulier, collectivité, agriculteur… nous vous appelons à la trêve printanière et estivale pour préserver ces oasis de biodiversité.

orchidée

*Communiqué de presse commun à Horizon Bocage, au GABB Anjou, à la LPO Anjou et à la Sauvegarde de l’Anjou.

C’est le temps des messicoles !

De gauche à droite : Coquelicot, Renoncule des champs, Miroir de Vénus, Nielle des blés, Buglosse des champs

Avant les moissons, au bord des champs on peut observer des jolies fleurs dont le bien connu Coquelicot.
Savez-vous qu’il en existe 4 espèces différentes  ? Avec le changement rapide des pratiques agricoles leur destin est en danger. Dans le cadre du plan national d’actions Messicoles, Sylvie Desgranges — chargée de missions à la LPO Anjou — parcourt les bords de champs à la recherche de ces plantes devenues rares et rencontre les agriculteurs pour leur parler de la flore sauvage qui vit au rythme des cultures.

Vous aussi aidez-nous à connaître les stations de messicoles en cliquant ici

Merci !